Retour dans la maison qu'on voulait vendre...
Et après un nouveau ravalement, en route pour une nouvelle série de travaux à l'intérieur. D'abord, faire changer toutes les fenêtres et les portes.
Porte du garage qu'en a jamais été un.
Porte donnant sur le jardin
Porte d'entrée.
Ce qui donne une maison déjà beaucoup plus lumineuse mais ce n'est pas fini...
Ensuite changer les escaliers qui ont plus de 40 ans.
Deuxième étage. Nous descendons dans le séjour. C'est cet escalier que nous voulions changer afin d'agrandir la salle de bain.
Le même vu du séjour et sur la droite une porte qui va sauter, ce qui n'était pas prévu au départ. Vous voyez le petit coin lumineux en haut ? C'est ce que nous voulons récupérer pour la salle de bain
en changeant l'escalier.
Préparer le travail pour les ouvriers en enlevant quelques parois !
Le même, vu du dessous.
Le nouvel escalier en petits morceaux !
L'ancien escalier a disparu en une matinée. La porte sur la droite aussi. Une nuit sans accès aux chambres, ni à la salle de bain !
Le nouvel escalier se met en place.
Vu sur la porte de la salle de bain qu'on va reculer pour l'agrandir.
Quelques finitions à faire !
Emplacement de la nouvelle porte de la salle de bain.
La suite au prochain épisode ! Bisous à tous
Verres, fils et perles
Le plaisir de broder des perles de toutes sortes autour de cabochons en verre et fusing créés par ma fille Marilia.
jeudi 8 mai 2014
mercredi 8 janvier 2014
Voeux
Avec beaucoup de retard, je vous souhaite à toutes et tous une très bonne année 2014.
Qu'elle vous soit douce et vous garde en bonne santé.
Claudine
mercredi 25 décembre 2013
Noël de père Oscar LEMYRE Les Voix.
Il rêve près
du feu qui pétille et qui chante,
Le pauvre
homme, si seul, en cette nuit qu’enchante
L’écho du
carillon joyeux du vieux clocher.
Il rêve aux
vieux noëls, et ses yeux vont chercher,
Dans la
flamme joyeuse, un souvenir d’ivresse,
Souvenir de
bonheur, d’amour et de tendresse.
Cette nuit
où, tout seul, il se sent malheureux,
Tout son
passé revient vivre devant ses yeux.
C’est
d’abord le Noël de la joyeuse enfance,
Le Noël
qu’on attend de longs mois à l’avance,
Qui charme
les enfants et fait rêver les vieux,
Celui des
tout petits, charmant, mystérieux,
Alors qu’on
s’en allait tous ensemble à l’église,
Se cachant
jusqu’au front, dans sa crémone grise ;
Et quand on
arrivait dans le temple, là-bas,
Étouffant
avec soin, le bruit sourd de ses pas,
On
s’arrêtait, saisi par l’éclat des lumières,
Le chant
joyeux de l’orgue et l’air plein de mystères ;
Et, plus
loin, tout au fond du sublime décor,
Le prêtre,
en son costume aux longues franges d’or ;
L’autel
resplendissant d’un éclat féerique,
Tout ce
luxe, pour nous, mystérieux, magique,
Qui nous
laissait ravis, les yeux extasiés
Errant tout
à l’entour, jamais rassasiés.
Puis, quand
on allait voir, sur sa couche de paille,
Le petit
Enfant-Dieu, près du gros bœuf qui bâille,
On oubliait
soudain les lumières, le chant,
Pour ne plus
contempler que le petit Enfant.
Puis, un
autre Noël, celui de la jeunesse,
Alors qu’il
s’en allait gravement à la messe,
Jeune homme
de vingt ans, seul avec sa Margot,
Très gênés
tous les deux et sans se dire un mot.
Comme il
trouvait, pourtant, sa chère et vieille église
Plus belle,
sous l’éclat des yeux de sa promise.
C’est,
penchés sur la Crèche, aux pieds de l’Enfant-Dieu,
Qu’ils
avaient échangé leur premier tendre aveu.
Puis, au
Noël suivant, un mignon bébé rose
Tend au
petit Jésus ses deux menottes closes ;
Les deux
époux, heureux, sans honte et sans détour,
Échangent,
dans l’église, un long regard d’amour.
Mais des ans
ont passé. La tristesse est venue.
La douleur
sans pitié, jusqu’alors inconnue,
Dans ce
logis d’amour a fait verser des pleurs :
Celle qu’il
aimait tant, sa Margot, son bonheur,
Un soir de
février, est morte résignée,
En serrant
dans ses bras sa fillette adorée.
D’autres ans
ont passé. Sous ses cheveux tout blancs,
Il paraît
vieux, très vieux, et les regrets constants,
Le chagrin,
la douleur, ont brisé sa pauvre âme.
Il pleure,
tous les soirs, en pensant à sa femme.
Mais sa
fille lui reste. Oh ! Celle-là, du moins,
Elle ne
mourra pas ! Il l’entoure de soins.
L’amour,
sans pitié pour son âme de père,
A semé près
de lui la solitude amère.
Sa Gilberte
est partie, au bras de son époux.
Maintenant,
il est seul, avec ses rêves fous,
Depuis un an
déjà, sans amour, sans caresse,
Avec son
désespoir de vieux que l’on délaisse.
Sa tête
lasse penche, et l’étrange lueur
Du feu sur
son front blanc, d’une immense douleur
Semble être
le reflet.
Soudain,
sous une étreinte,
Il sent son
front serré. Deux bras, comme avec crainte,
Pour ne pas
l’éveiller, s’attachent à son cou.
Il relève la
tête, avec un regard fou.
Est-ce un
rêve ? Sa fille est près de lui, rieuse,
Et
l’enveloppe tout d’une caresse heureuse.
Elle prend
son enfant, petit être aux yeux doux,
Les yeux de
sa Margot, le met sur ses genoux.
Il regarde
l’enfant et soudain, il l’enlace,
Le serre
près de lui, le cajole et l’embrasse ;
Et, de ses
pauvres yeux, rougis par la douleur,
S’échappent,
cette fois, des larmes de bonheur.
Et, comme
pour bercer sa gaîté retrouvée,
Les cloches,
dans la nuit, lancent leur envolée.
Oscar LEMYRE, Les Voix.
Recueilli dans Répertoire poétique,
poésies et monologues recueillis
par Camélienne Séguin,
Montréal, 1937.
lundi 23 décembre 2013
Le Noël du pâtre Henri PAUTHIER,
La neige sur
les champs s’amoncelle sans bruit,
Et la
cloche, là-bas, tinte à travers la nuit ;
Les
villageois s’en vont, en troupeaux, dans la lande,
Le nez
rouge, et les doigts par la bise engourdis,
Vers le
seuil de l’église ouverte toute grande,
De cierges
étoilés ainsi qu’un Paradis.
Tous sont
venus, les gars à la mine faraude
Dont la
veste de drap déborde sous la blaude,
Les aïeules
courbant le dos sur leur bâton,
Les filles
des hameaux avec leurs caules blanches,
Et leurs
fichus à fleurs noués sous le menton
Où scintille
en marchant la croix d’or des dimanches
Les gens de
la montagne ont quitté leurs chalets
Dont on voit
au matin monter en longs filets
À travers
les sapins la bleuâtre fumée ;
Ils ont
marché longtemps à travers le verglas,
Balançant à
la main leur lanterne allumée ;
Ils courbent
leur échine et leurs genoux sont las.
Et la
procession des femmes et des hommes,
Des bambins
en sabots, joufflus comme des pommes,
Loin des
âtres mourants et des chaumes déserts,
S’en va dans
la nuit noire, et sous les cieux moroses,
Et l’on
entend hurler longuement dans les airs
Les chiens
se lamentant au seuil des maisons closes.
Rémi, le
petit pâtre, à la ferme est resté,
Blotti dans
la chaleur de l’étable, à côté
Des grands
bœufs de labour et des vaches laitières ;
Quand
sifflent les vents froids d’hiver, c’est-là qu’il dort,
Bercé par le
bruit doux et soyeux des litières
Où
s’allument la nuit de pâles reflets d’or ;
En été, Rémi
couche au milieu des pâtures,
Sous un toit
de branchage, où par mille ouvertures
Coule l’azur
des nuits comme l’eau de la mer ;
Il s’endort
en rêvant sous les étoiles blondes,
Et se
réveille au bruit des clochettes de fer
Tintant dès
l’aube au cou des vaches vagabondes ;
Il pousse
tout le jour ses bêtes dans les champs ;
Pour se
distraire, il sait les vieux refrains touchants
Qu’on fredonne
en tillant l’hiver à la veillée ;
Il saute
par-dessus les grands feux de bergers,
Déniche la
noisette au fond de la feuillée,
Et fait de
beaux sifflets à l’ombre des murgers.
Rémi, le
petit pâtre, est heureux comme un prince ;
Il ne
donnerait pas pour l’or de la province
Son grand
fouet dont le manche est taillé dans un houx,
Son fouet
qui le matin dans l’air claque et tournoie
Tandis qu’à
l’abreuvoir boivent les grands bœufs roux :
Pourtant
Rémi ce soir n’a pas le cœur en joie.
Il songe, le
menton appuyé sur sa main ;
Les enfants
du fermier sont heureux, car demain
Les beaux
joujoux et les friandises bien tendres
Rempliront
leurs souliers quand le jour aura lui ;
Seul, Rémi
n’a pas mis ses sabots près des cendres,
Car bonhomme
Noël ne viendra pas pour lui.
Du fond de
la cuisine arrive dans l’étable
Jusqu’au nez
du pauvret le parfum délectable
De
l’andouille fumée et de l’oie aux marrons ;
Il en a par
moments l’âme tout embaumée ;
Il soupire
dans l’ombre, écoutant les ronrons
De la flamme
léchant la marmite enfumée ;
Hélas !
quand finira la messe de minuit,
D’autres
mangeront l’oie et boiront le vin cuit,
Tandis qu’il
jeûnera comme aux jours du carême ;
Pour eux la
pâte épaisse et tendre des gâteaux
Où sur les
jaunes d’œufs battus dans la crème
De sucre,
comme un givre, étend ses blancs cristaux.
Il songe à
tout cela, le cœur plein d’amertume ;
Dehors la
bise siffle et hurle dans la brume ;
Il pleure,
puis s’endort après qu’il a pleuré,
Et
Saint-Jean, patron des bergers de la prairie,
Envoie au
petit pâtre un beau songe doré
Afin que son
chagrin s’apaise, et qu’il sourie.
À Bethléem,
auprès de Jésus nouveau-né
Rémi se voit
en rêve à genoux prosterné ;
Il entend
dans le ciel des musiques étranges
Annonçant le
Sauveur au monde réjoui ;
À l’entour
du berceau voltigent de beaux anges
Ouvrant
leurs ailes d’or sur son front ébloui ;
Les pâtres
accourus en chantant des cantiques
Apportent
dans leurs mains des offrandes rustiques,
Et lui-même
est venu du fond de la Comté ;
Le bel
enfant Jésus vers lui penche la tête
Tandis que
lui sourit la Vierge avec bonté,
Et la vache
et le bœuf et l’âne lui font fête.
Rémi
longtemps se berce en son rêve charmant ;
Puis il sent
tout à coup sur sa joue, en dormant,
Une caresse
humide et chaude qui se pose ;
Raymel, la
vache blanche au poil taché de roux,
Léchant le
petit pâtre avec sa langue rose
Le regarde
dormir de ses deux grands yeux doux.
Henri PAUTHIER,
Au village, 1900.
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