mercredi 2 février 2011

Baba Bling ou les Peranakan

Exposition vue mercredi dernier au musée des Arts Premiers, quai Branly, en compagnie de Linda et d'une de ses petites cousines, une chouette gamine prénommée Ambre.

Je vous livre quelques extraits du catalogue...

Là, il s'agit d'un entretien avec le commissaire de l'exposition, Kenson Kwok. Je vous passe les questions... Et j'ai changé parfois le texte pour faire plus court mais le contenu est exact...

Le mot Peranakan est un mot malais qui signifie "né localement". Il est largement accepté dans le Sud-Est asiatique, et il est utilisé par les Peranakan eux-mêmes. Baba et Strait Chinese ("Chinois des Détroits") sont synonymes de Peranakan. L'expression "Chinois des Détroits" vient, elle, des Britanniques. Mais la communauté Baba préfère utiliser aujourd'hui l'appellation "Peranakan". En effet, celle-ci englobe les Peranakan chinois et non-chinois.

La plus plausible des théories concernant les premiers Peranakan est celle de commerçants chinois ou indien venus en Asie du Sud-Est pour leurs affaires ; là, ils ont décidé de s'installer et de se marier à des indigènes.

Les Peranakan chinois sont les plus nombreux. D'autres communautés peranakan, beaucoup plus petites, sont originaires du sud de l'Inde _ elles sont hindouistes, musulmanes ou liées aux régions du sud de la Birmanie et de la Thaïlande.

Les Peranakan se sont installés surtout à Malacca et, probablement aussi, sur la côte nord de l'île de java.

Selon vous, quelle est la principale particularité de cette communauté ? C'est la cohabitation d'éléments provenant des cultures malaise et chinoise, souvent restés inchangés et, parfois même, archaïques.

Descendants de commerçants, les Peranakan ont poursuivi leur activité de négoce. Et avec le temps, les familles les plus prospères sont devenues des propriétaires terriens. (...)

Les Peranakan chinois ont joué un rôle pionnier dans l'histoire des comptoirs des détroits de Singapour, de Malacca et de Penang tant au niveau de la philanthropie que de l'éducation et de l'action sociale.

L'âge d'or des peranakan remonte à 1869 où l'ouverture du canal de Suez a provoqué un boom économique dans les comptoirs des détroits. Et leur âge d'or a duré jusqu'aux années 1920.

Les Peranakan ont adopté la culture malaise de plusieurs manières très significatives. A Malacca, ils parlaient le malais baba, une sorte de patois composé de malais et de hokkien (dialecte du sud de la Chine). Les femme portaient le kebaya (chemisier) et le sarong (jupe) malais. Ils ont emprunté à la gastronomie locale le curry, et les épices en général. Et ils se mirent, selon la coutume locale, à manger avec les doigts.


Parlant malais et anglais, les Peranakan ont été plus influents dans la société locale que leur nombre n'aurait pu le laisser penser. Certaines femmes peranakan sont d'ailleurs parvenues à être admises dans la société des "ladies".


Les Peranakan comptèrent parmi les personnes clé pendant la période de transition qui mena à l'indépendance de la Malaisie et de Singapour en 1959. Et ils continuent de jouer un rôle important aujourd'hui. Bref, les Peranakan n'ont jamais été entièrement malais, chinois ou britanniques ; ils étaient profondément enracinés dans les trois cultures, et c'est cette capacité à évoluer dans différents mondes qui fait leur particularité.

Après l'après-guerre, les Peranakan se sont désintéressés de leur propre culture. Mais depuis 25 ans, ils y reviennent...

Composée de plus d'un million de perles de verre (64 perles par cm) cousues sur un support en coton brodé de fil d'or, cette nappe créée au début du XX° siècle recouvrait, lors du douzième jour du mariage le choon tok ou table du printemps. Les famille des mariés disposaient sur cette table des plats d'argent et de porcelaine regorgeant de délices, de thé et de café. Au dessus de cette nappe aux motifs d'oiseaux, de fleurs et de papillon, symbole de prospérité, de grâce et d'harmonie, les jeunes mariés se nourrissaient l'un l'autre.

Lit nuptial
Somptueusement décoré de rideaux, de tapisseries brodées et de pompons, le lit des jeunes mariés, à la boiserie richement sculptée et ouvragée, est la pièce de mobilier la plus imposante de la chambre. Elle doit impressionner par sa beauté et être parfumé de stangee, encens local concocté à partir d'une variété de racine et d'écorces, de canne à sucre et de sucre. Jusquà la cérémonie du an chung, ou bénédiction du lit, la chambre est gardée, et le lit encensé tous les jours afin de prévenir toutes souillures. Une femme enceinte ou endeuillée ou qui a ses règles ne peut entrer dans la chambre nuptiale.

Durant l'exposition, une salle était réservée à des portraits de Peranakan. J'ai choisi de vous montrer ces deux-là que je trouve extraordinaires ! Je n'avais rien vu au départ. C'est Linda qui me l'a fait remarqué. Ce sont des mosaïques ! Malheureusement, le catalogue n'en parle pas en détail et j'ai oublié le nom de l'artiste...


Prochaine visite : L'Aiguille en fête, samedi prochain. Je vous préviens que très égoïstement, je ne prendrais pas l'appareil photo. Il y aura sans doute beaucoup trop de monde et j'ai des projets d'achats, donc il faudra peut-être jouer des coudes. Je déteste cela !

La prochaine fois, je vous montre les pulls de Marilia et mes ouvrages terminés...ou non. Quelques bijoux aussi !
Gros bisous à toutes.

10 commentaires:

  1. Tu dois y trouver l'inspiration dans ces expositions magnifiques...tout se passe à Paris snif...
    Je n'ai pas le courage d'aller jouer des coudes à L'aiguille en fête...
    Biz, biz

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  2. je rêve de voir la nappe en vrai, c'est une telle splendeur

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  3. très interressant ! merci pour les précisions ! bisous

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  4. Je conseille à tous de cliquer sur les photos ! c'est splendide de couleurs et de détails ...
    Magnifique. Merci pour cette belle visite.
    Très bon dimanche et gros bisous
    Mamychachat

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  5. Incroyable, la finesse de cette mosaïque !!
    Contente d'avoir appris sur les Peranakan grâce à ton article.
    Bon dimanche, gros bisous Claudine

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  6. Cette exposition devait être superbe !!!
    Bizzzz

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  7. une belle déciuvrte pour moi: je ne connaissais pas du tout..merci pour ce beau partage!!!;-)

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  8. Merci pour ce beau post & ton gentil com!Bizz.Couson

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  9. Merci de ces infos très intéressantes ma grande bz
    Caro des petits bonheurs de caro

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  10. On ne te voit plus, tu dois bosser comme une dingue, j'espère que tu vas bien.
    Gros bisous, à bientôt,
    Pascale

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