

"(...) Le costume d'un enfant doit montrer à tous qu'avant d'être un individu à part entière il est le descendant de ses aïeux, inscrit dans une lignée. Sa relation à ses parents le définit et donne un sens à son existence. Il doit se montrer digne de cet héritage et l'on recherche pour se rassurer dans le comportement même du bébé, des signes annonciateurs de l'adulte qu'il sera. Ainsi le petit garçon chinois devait, par la tonalité de ses premiers cris, faire preuve de la force et du caractère nécessaire à l'exercice du pouvoir. L'enfant est au centre de la transmission ancestrale, c'est sans doute pourquoi il est la plupart du temps vêtu à l'image de son père ou de sa mère, dont il est le prolongement dans l'avenir, promesse d'éternité pour ses géniteurs et toute la lignée de ses ancêtres.
Qu'il porte un costume d'apparat, reflet en miniature de l'adulte en devenir qu'il est censé être, ou bien un costume populaire empreint de coutumes parfois millénaires, ou qu'il revête un habit religieux intimement lié aux cultes, aux rites de protection et aux superstitions diverses, c'est tout un univers qui s'organise autour de lui, petit être fragile et précieux qui porte le poids des traditions et incarne la foi en l'avenir de toute une société. (...)
Qu'il porte un costume d'apparat, reflet en miniature de l'adulte en devenir qu'il est censé être, ou bien un costume populaire empreint de coutumes parfois millénaires, ou qu'il revête un habit religieux intimement lié aux cultes, aux rites de protection et aux superstitions diverses, c'est tout un univers qui s'organise autour de lui, petit être fragile et précieux qui porte le poids des traditions et incarne la foi en l'avenir de toute une société. (...)

Les petits garçons n'étaient pas les seuls à être conditionnés à leur rôle futur dès leur plus jeune âge. En Chine, on remettait à la petite fille, en guise de jouet, une fuserole (sorte de navette) en terre cuite, afin de la préparer à fabriquer les vêtements du foyer. En Thaïlande, à l'âge d'un mois, la fillette était placée dans son berceau définitif, où l'on déposait du fil et des aiguilles pour symboliser son rôle à venir. Au Japon, encore aujourd'hui, la transmission matriarcale s'exprime entre autres, par les motifs symboliques (en particulier la pivoine, emblème de féminité), des kimonos et des ceintures (obi) que les jeunes filles portent et nouent à l'imitation de leurs mères lors des cérémonies.
Ainsi, plus l'enfant ressemble à ses parents, plus il est digne de leur succéder, devenant par là même le prolongement de leur existence sur terre.
(...) Les vêtements imprimés portent pour la plupart des motifs de fleurs, de bouquets ou de tiges ondulantes. Ce sont des motifs fréquents sur la plupart des qalemkar, bien que les grandes toiles servant de teintures présentent aussi des décors figurés. L'utilisation de ces motifs sur les vêtements d'enfants, de même que sur ceux destinés aux femmes, peut s'expliquer par leurs symboliques anciennes en Iran : Les enroulements végétaux et les tiges fleuries évoquent la fertilité et la croissance. Mais il est possible qu'ils soient liés aux cérémonies du Nowrouz, les fêtes du nouvel an iranien, célébrées autour de l'équinoxe hivernal, le 21 ou 22 mars. L'origine de cette fête remonte au zoroastrisme, mais a très vite été intégrée par les musulmans iraniens. Les fleurs et les graines germées y jouent traditionnellement un grand rôle, évoquant le renouveau de la nature. (...)

Quant à l'iconographie des costumes officiels anciens, elle obéissait à une liste de motifs symboliques : les corps célestes -soleil, lune, étoiles -, la montagne de la terre, la végétation, le riz en offrande, les flammes, la hache, autant d'éléments qui soulignent les liens entre sphères terrestre et céleste, des liens scellés par les rites.(...)
Une prochaine fois, je vous parle plus particulièrement du travail des tissus, des formes des vêtements ou des broderies.
Bisous à toutes et à bientôt
ça fait peur ... mais c'est très intéressant ! Merci ! Biz
RépondreSupprimertrès interessant ton blog !!! je m inscris pour ne pas perdre une brode de tout ce que tu nous montre
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé cet article...Un grand merci
RépondreSupprimeramicalement
romane
Article très intéressant et original j'ai bien bonne soirée
RépondreSupprimerTrès intéressant, ton article, j'aime beaucoup apprendre les pratiques rituelles et cette notion de filiation par le vêtement amène à de nombreuses réflexions, même encore de nos jours.
RépondreSupprimerBon dimanche Claudine, gros bisous
dommage c'est trop loin, bises
RépondreSupprimerfemmes-en-1900
Article fort intéressant, tu sais que tout ce qui tourne autour du textile et du costume m'intéresse. Bon dimanche
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