William Chapman — Les Fleurs de givre
L’Année canadienne
Avril
Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond,
Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface,
Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font
Voler en lourds éclats ses entraves de glace.
Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air !
Les baisers du soleil argentent les ramures,
Et des pins, dont les vents tordaient la cime hier,
Vers l’éther lumineux montent de gais murmures.
Dans les bois le dégel vernal clôt les chantiers.
Le sol n’y tremble plus des chocs de l’abattage.
Les voyageurs d’en haut, aussi joyeux qu’altiers,
Sac au dos, en chantant, reviennent au village.
De retour avec eux, ivres de liberté,
Autour de nos logis s’ébattent les corneilles.
Des aspects et des bruits nouveaux de tout côté
Émerveillent nos yeux, enivrent nos oreilles.
Les frais ruisseaux d’argent, où le ciel transparaît,
Roucoulent dans le creux des combes embaumées.
En spirales d’azur, à travers la forêt,
De mille feux ardents s’élèvent des fumées.
Sous les éclats couvrant leurs huttes en bois ronds,
― Comme perdus au sein du désert insondable, ―
Les vaillants sucriers, penchés sur leurs chaudrons,
Surveillent la cuisson du blond sucre d’érable.
Déjà sous l’outremer des grands cieux éclatants
La terre sent frémir en elle les pervenches,
Déjà vaguement flotte une odeur de printemps,
Et les premiers bourgeons éclatent sur les branches.
L’Année canadienne
Avril
Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond,
Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface,
Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font
Voler en lourds éclats ses entraves de glace.
Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air !
Les baisers du soleil argentent les ramures,
Et des pins, dont les vents tordaient la cime hier,
Vers l’éther lumineux montent de gais murmures.
Dans les bois le dégel vernal clôt les chantiers.
Le sol n’y tremble plus des chocs de l’abattage.
Les voyageurs d’en haut, aussi joyeux qu’altiers,
Sac au dos, en chantant, reviennent au village.
De retour avec eux, ivres de liberté,
Autour de nos logis s’ébattent les corneilles.
Des aspects et des bruits nouveaux de tout côté
Émerveillent nos yeux, enivrent nos oreilles.
Les frais ruisseaux d’argent, où le ciel transparaît,
Roucoulent dans le creux des combes embaumées.
En spirales d’azur, à travers la forêt,
De mille feux ardents s’élèvent des fumées.
Sous les éclats couvrant leurs huttes en bois ronds,
― Comme perdus au sein du désert insondable, ―
Les vaillants sucriers, penchés sur leurs chaudrons,
Surveillent la cuisson du blond sucre d’érable.
Déjà sous l’outremer des grands cieux éclatants
La terre sent frémir en elle les pervenches,
Déjà vaguement flotte une odeur de printemps,
Et les premiers bourgeons éclatent sur les branches.
Un superbe poème, merci pour ce bel instant poétique.
RépondreSupprimerBisous et bon week-end de Pâques Pascale.