Une des merveilles de la miniaturisation japonaise
sont ces arbres-nains que l'on appelle bonzaï. Certains d'entre eux peuvent
avoir cinquante ou cent ans voire deux cents.
La légende
Tomonari et sa femme ont pour toute richesse trois
arbres nains : un thuya âgé de cent ans, un pin âgé de cent vingt ans et un
érable âgé de deux cents ans.
Tous deux prodiguent à ces plantes les soins les
plus attentifs. Très pauvres, manquant du nécessaire, ils n'auraient jamais
songé à vendre ces arbres nains dont ils auraient cependant pu tirer un bon
prix.
Un jour, alors qu'ils sont dans la pire des
misères. On frappe à la porte. Ils ouvrent et voient devant eux un moine
mendiant qui leur demande un repas et l'hospitalité pour quelques heures.
Dehors il fait froid, il neige et il vente.
- « C'est impossible, répond Tomonari. Nous sommes
si pauvres que nous n'avons rien à manger. Quant à se chauffer, c'est hors de
question. »
- « Je vous demandais l'hospitalité au nom de
Bouddha, notre maître? Puisque vous ne pouvez pas m'accueillir… »
Le moine salue et s'en va sous la neige, pieds nus,
chaussé de ses seules getas.
Les deux époux se regardent tristes et humiliés.
Prise de remords, la femme lui dit: « Va chercher le prêtre. Nous partagerons
ce qu'il y a… »
Le mari enfile à son tour ses getas et se lance à
la poursuite du prêtre. Il n'a pas loin à aller. Le malheureux, épuisé, s'est
laissé tomber sur la neige. Il le ramène chez lui et lui sert la galette de
millet sèche qu'ils ont mise de côté pour le repas du lendemain. Le prêtre se
jette sur cette maigre nourriture avec avidité.
Voyant que leur hôte grelote de froid, Tomonari
s'adresse à sa femme:
- « Il faudrait réchauffer ce malheureux »
Oui, mais avec quoi. Les deux époux se regardent
avec angoisse. À moins que…Il faut brûler les arbres-nains. Avec des larmes
dans les yeux, sa femme se saisit du thuya centenaire, le met en pièces et
allume un feu. Le végétal a tôt fait de se consumer. Il faut maintenant alimenter
la flamme avec le pin; puis c'est au tour de l'érable.
Tomonari et sa femme n'ont plus rien. Ils ont tout
donné; même ce qu'ils ont de plus cher. Ils peuvent être fiers. En se délivrant
de tout attachement égoïste, ils se sont rapprochés du Nirvâna. Le Bouddha doit
être content d'eux.
J'aime énormément ces arbres; mais j'hésite a en acheter un de peur de le faire dépérir...
RépondreSupprimerBises et belle semaine Pascale
et quelle morale!!!
RépondreSupprimeroui perso: j'en ai jamais eut: trop de travail autour de ces bonzaïs...