samedi 30 octobre 2010

Contes et légendes


Histoire trouvée sur
http://www.guide-bijoux.com/art,154,l-ambre-les-7-icones-du-diables-et-la-lumiere-initiatique.html

Il est une utilisation peu connue de l’ambre, celle usitée par des artistes peintres. Une tradition picturale qui nous vient de Russie et que fonde une légende qui se transmet de manière orale depuis le moyen-âge. La version que vous pourrez lire plus bas, provient d’un moine chrétien orthodoxe, spécialiste des icônes faites en Ambre. Il me raconta cette légende en 2002, lors d’un séjour que je fis au Mont Athos. Je la retranscris pour guide bijou comme elle me fut racontée au près du puits de sainte Claire.
Un moine, qui traversait l’Oural Méridional en compagnie de marchands, le jour de la Sainte Catherine fut attaqué par des brigands. Le moine et ses compagnons, préférant le danger des sorcières et des loups garou aux lames tranchantes des couteaux, prirent la fuite. Très vite ils quittèrent la voie pavée et s’enfoncèrent dans la noirceur des bois… Les voleurs les poursuivirent sur quelques mètres mais la peur des superstitions les arrêta. Les fuyards s’enfonçaient toujours plus loin. Gêné par sa robe, le moine chuta et sa tête vint à frapper une grosse pierre blanche. Il perdît connaissance.

Lorsqu’il reprit ses esprits, il était seul et totalement désorienté. L’aube projetait ses premiers rayons de lumière. Le moine appela, chercha, cria, seul le silence lui répondait. Dans son errance, il trouva quelques effets abandonnés. Dans un sac il découvrit un trésor ! Répartie dans des sachets en tissu, une multitude de pierres d’ambre rayonnèrent sous ses yeux. Plus loin dans une sorte de hôte de vitrier, il découvrit une série de planches en bois, très fines, apprêtées pour recevoir le travail d’artiste et devenir des icônes. Plus loin l’homme d’église découvrit une série de cruches pleines d’eau de vie et enfin des pigments, des pinceaux, tout le matériel dont peut rêver un artiste peintre… Perplexe, il regroupa ses découvertes, car il ne se souvenait pas que les marchands portaient de tels objets et il se fît un abri. Toute la journée il avait cherché la voie pavée qu’il avait quitté en fuyant, mais en vain. Le ventre vide, résistant à l’envie de boire de l’eau de vie, le moine s’endormi épuisé. En rêve saint Michel lui apparu et lui dit ceci : « bois de l’eau de vie, l’ivresse que tu recevra sera celle de dieu ! Tes mains, toute la journée, feront des prodiges. Pendant 7 jours bois ! Les images que tu feras naître porteront les secrets du serpent d’airain de Moïse… »

Au réveil le moine avala la moitié d’une cruche… Il ne voulait pas désobéir à un ordre du divin ! Aussitôt il se saisi des pinceaux, des pigments, des bois et de l’ambre… Il fit chauffer l’ambre, la tritura, la mélangea avec de multiples choses, les découpa en morceau, en lamelle, en poussière, utilisant tout ce qu’il trouvait sous ses doigts et dans un apparent chaos créa une première icône, d’ambre et de peintures… alors que sa première œuvre terminée resplendissait dans la lumière du soleil déclinant, le moine s’assoupi. Aux premières lueurs de l’aube il se réveilla. L’icône avait disparu. Sans s’interroger d’avantage, il se remit à l’ouvrage. 7 fois de suite le même rituel donna naissance à 7 icônes rehaussés d’ambre, et 7 fois de suite l’oeuvre composée le jour s’évapora dans la nuit.

Au 7e matin le moine fut réveillé par des bucherons qui se moquait de lui, tout dépenaillé au milieu de ses cruches d’eau de vie vides. Le moine, un peu honteux, regagna son monastère. Inquiet il confia à ses frères son étrange expérience. Certain conclurent que derrière les traits de Saint Michel se cachait en réalité Lucifer. Et que les 7 icônes produites par le moine ivre devaient être autant de messages du malin. Une sorte de livre d’image maudit ! Et qu’il fallait craindre ceux qui aujourd’hui en étaient les dépositaires. Car assurément, ces maudits ne pouvaient être que des dévots oeuvrant à la suprématie de l’archange déchu. Projet inquiétant s’il en est, dont le pauvre moine en utilisant l’ambre et les pigments, avait été le medium involontaire !

Cette amusante légende, aujourd’hui méconnue, se racontait en Russie lors des veillées autour du feu. On dit que Staline lui même, aussi paradoxal que cela puisse paraître, lui prêta crédit et fit chercher par ses services secrets les 7 icônes du diable. Il existe diverses versions de ce récit et c’est sans doute l’une d’elles qui incita les maîtres flamands des XVème et XVIème siècles à dissoudre de l'ambre pour en faire des médiums et des vernis qui conféraient à leurs œuvres une extraordinaire inaltérabilité mais aussi une incroyable luminosité.

Collier fait et offert par mon fils à son retour d'Italie. Il a récupéré lui-même la résine sur un conifère, là-bas.

5 commentaires:

  1. J'adore ces légendes, merci de la transmettre.
    Tes enfants sont tous talentueux commme toi !!
    Bisous

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  2. Quel fabuleux récit : je me suis régalée !
    A bientôt !
    Bises,

    Véronique

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  3. Ce n'était pas sur un conifère, mais sur un amandier !
    Bisous.

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