(...) La quête de l'immortalité peut s'effectuer encore pas des voies plus directes. Puisque les dieux sont immortels, pourquoi n'irait-on pas comme pour le feu ou pour l'alcool, leur ravir au sein même des cieux le précieux privilège ? Mais pour monter au ciel, il faut des ailes. L'homme n'en ayant pas, il lui faudra soit en inventer et se muer en oiseau - comme le firent Dédale et Icare - soit recourir aux services d'un animal ailé, comme Etana ou comme Bellérophon.
La Légende d'Etana le Babylonien est le plus ancien exemple connu d'homme volant. Ce rêve, qui hanta les hommes dès l'aurore des temps, s'est trouvé exprimé dans cette légende babylonienne, retrouvé sur des tablettes cunéiformes datant de deux mille ans avant J.-C.
Etana était un roi babylonien. Un jour, il recueillit un aigle blessé, le soigna et lui rendit la liberté. L'aigle, pour le remercier, lui demanda ce qu'il voulait en récompense. Or Etana désirait justement, pour guérir sa femme, une herbe magique, propriété de la déesse Ishtar. Cette herbe était au ciel et l'aigle y emmena Etana. Solidement accroché à l'oiseau, le roi vit la terre s'éloigner, les montagnes devenir semblables à des collines, la mer se réduire aux dimensions d'un lac. Mais une fois passé l'étonnement premier, le vertige le prit soudain et Etana tomba du haut du ciel sur la terre.
Cette légende continua cependant de hanter les désirs de l'homme cat on la retrouve sous des formes légèrement différentes en bien des textes du Proche-Orient antique. La Grèce elle-même inventa un mythe assez voisin mais beaucoup moins sommaire et plus chargé de sens symbolique, celui de Dédale et d'Icare.
La Légende d'Etana le Babylonien est le plus ancien exemple connu d'homme volant. Ce rêve, qui hanta les hommes dès l'aurore des temps, s'est trouvé exprimé dans cette légende babylonienne, retrouvé sur des tablettes cunéiformes datant de deux mille ans avant J.-C.
Etana était un roi babylonien. Un jour, il recueillit un aigle blessé, le soigna et lui rendit la liberté. L'aigle, pour le remercier, lui demanda ce qu'il voulait en récompense. Or Etana désirait justement, pour guérir sa femme, une herbe magique, propriété de la déesse Ishtar. Cette herbe était au ciel et l'aigle y emmena Etana. Solidement accroché à l'oiseau, le roi vit la terre s'éloigner, les montagnes devenir semblables à des collines, la mer se réduire aux dimensions d'un lac. Mais une fois passé l'étonnement premier, le vertige le prit soudain et Etana tomba du haut du ciel sur la terre.
Cette légende continua cependant de hanter les désirs de l'homme cat on la retrouve sous des formes légèrement différentes en bien des textes du Proche-Orient antique. La Grèce elle-même inventa un mythe assez voisin mais beaucoup moins sommaire et plus chargé de sens symbolique, celui de Dédale et d'Icare.
L'histoire de Dédale n'est pas uniquement liée à celle du Labyrinthe de Crète. Dédale était un de ces hommes supérieurs aux dons et aux talents multiples et, à sa façon, un bienfaiteur de l'humanité, (...). Architecte, sculpteur, ingénieur, il avait fait nombre de découvertes qui lui avaient valu, non la reconnaissance de ses concitoyens d'Athènes, mais leur jalousie et leur haine. Il décida alors de s'exiler et se réfugia chez le roi Minos qui le prit aussitôt à son service.
Dédale arriva en Crète au moment précis ou Pasiphaé venait de mettre au monde le Minotaure. Minos chargea alors Dédale de construire le fameux Labyrinthe pour abriter et enfermer le monstre. Quand par la suite Thésée vint le combattre, c'est Dédale qui donna à Ariane l'idée d'utiliser une pelote de fil. Minos l'apprit et enferma Dédale (et son fils Icare) dans la prison souterraine du Minotaure. A la sortie, Minos avait posté des gardes chargés de tuer les fugitifs. Force leur fut alors d'imaginer un autre moyen d'évasion : Dédale construisit des ailes qu'il fixa avec de la cire à ses épaules et à celles de son fils et prodigua ses conseils à Icare, avant de s'envoler : "Ne vole pas trop bas, lui dit-il, car tes ailes ne te soutiendraient pas. Ne vole pas trop haut non plus, car la chaleur du soleil ferait fondre la cire."
Les deux hommes s'envolèrent et Dédale parvint d'une traite jusqu'à Cumes, en Italie, où il finit ses jours. Mais Icare, tout à la joie et à l'ivresse de son vol, se crut capable de parvenir jusqu'au ciel pour s'y mêler aux dieux. Il monta dans l'azur sans limites jusqu'au moment où le soleil fit fondre la cire de ses ailes. Icare s'abattit dans la mer qui porte aujourd'hui son nom, près de l'ïle d'Icaria, au sud de Samos. On y montra longtemps une tombe d'Icare où Dédale, de sa propre main, avait gravé la triste histoire de son fils.
Les mythologues se sont emparés très tôt de cette légende qui présentait, surtout aux yeux des philosophes platoniciens, une admirable illustrations des aventures de l'âme. Abandonnant la lourdeur et les ténèbres du corps matériel -symbolisés par le Labyrinthe, prison où l'âme tourne en rond -, celle-ci parvient à s'évader et à s'élever au-dessus de la terre, à gagner les espaces aériens du ciel. Là, libérée des contingences de la matière, elle peut contempler librement les splendeurs de la Divinité (symbolisées par le soleil). Mais au lieu d'adorer osn créateur, elle perd ses ailes et retombe au cœur de la matière, dans l'océan où toutes les formes et toutes les vies se mêlent et se confondent.
Le troisième héros légendaire de l'Antiquité qui prétendit gagner le ciel fut Bellérophon, qui passait pour un fils de Poséidon. Les exploits de Bellérophon appartiennent à un cycle mythique assez proche de celui de Persée. Contraint de quitter Corinthe, Bellérophon fut envoyé en exil en Lycie, chez un roi du nom d'Iobatès qui l'utilisa à son service comme Eurysthée l'avait fait d'Héraclès et Polydictès de Persée.
Le premier travail de Bellérophon consista à tuer la Chimère. On retrouve là le thème bien connu de la lutte contre le dragon puisque la Chimère était un monstre féminin, fille de Typhon et d'Echidna. On la représentait généralement avec une tête de lion, un corps de chienne, des ailes et une queue de dragon. Elle crachait flammes et vapeurs en abondance et dévastait toute la Lycie.
Bellérophon aurait eu fort à faire pour venir à bout d'un tel monstre s'il n'avait rencontré soudain, tandis qu'il se trouvait près d'une fontaine, un cheval d'une merveilleuse beauté. C'était Pégase, le cheval ailé, né du sang de Méduse, que Bellérophon enfourcha sur l'heure et avec lequel il put tuer la Chimère. Par la suite Bellérophon accomplit maintes exploits toujours avec l'aide de Pégase et en conçut un tel orgueil qu'il voulut monter jusqu'au ciel. Mais Zeus le foudroya à mi-chemin et le héros retomba sur la terre.
A l'inverse des héros pourfendeurs de dragons, les conquérants du ciel échouent toujours dans leur entreprise. C'est qu'elle présume des forces et des pouvoirs humains et qu'elle est par nature, entachée d'orgueil et de folie. Lutter contre le dragon est, pour tous les héros, une nécessité et une épreuve inéluctables. Monter au ciel est au contraire un choix volontaire et orgueilleux qui entraîne la colère des dieux et le châtiment du coupable. Mais malgré leur échec, ces héros volants ont sur les autres le privilège de l'absolu car ils sont les premiers à délaisser le domaine pesant de la terre pour tenter d'accéder d'emblée au monde matériel du ciel et des esprits divins. (...)
Les deux hommes s'envolèrent et Dédale parvint d'une traite jusqu'à Cumes, en Italie, où il finit ses jours. Mais Icare, tout à la joie et à l'ivresse de son vol, se crut capable de parvenir jusqu'au ciel pour s'y mêler aux dieux. Il monta dans l'azur sans limites jusqu'au moment où le soleil fit fondre la cire de ses ailes. Icare s'abattit dans la mer qui porte aujourd'hui son nom, près de l'ïle d'Icaria, au sud de Samos. On y montra longtemps une tombe d'Icare où Dédale, de sa propre main, avait gravé la triste histoire de son fils.
Les mythologues se sont emparés très tôt de cette légende qui présentait, surtout aux yeux des philosophes platoniciens, une admirable illustrations des aventures de l'âme. Abandonnant la lourdeur et les ténèbres du corps matériel -symbolisés par le Labyrinthe, prison où l'âme tourne en rond -, celle-ci parvient à s'évader et à s'élever au-dessus de la terre, à gagner les espaces aériens du ciel. Là, libérée des contingences de la matière, elle peut contempler librement les splendeurs de la Divinité (symbolisées par le soleil). Mais au lieu d'adorer osn créateur, elle perd ses ailes et retombe au cœur de la matière, dans l'océan où toutes les formes et toutes les vies se mêlent et se confondent.
Le troisième héros légendaire de l'Antiquité qui prétendit gagner le ciel fut Bellérophon, qui passait pour un fils de Poséidon. Les exploits de Bellérophon appartiennent à un cycle mythique assez proche de celui de Persée. Contraint de quitter Corinthe, Bellérophon fut envoyé en exil en Lycie, chez un roi du nom d'Iobatès qui l'utilisa à son service comme Eurysthée l'avait fait d'Héraclès et Polydictès de Persée.
Le premier travail de Bellérophon consista à tuer la Chimère. On retrouve là le thème bien connu de la lutte contre le dragon puisque la Chimère était un monstre féminin, fille de Typhon et d'Echidna. On la représentait généralement avec une tête de lion, un corps de chienne, des ailes et une queue de dragon. Elle crachait flammes et vapeurs en abondance et dévastait toute la Lycie.
Bellérophon aurait eu fort à faire pour venir à bout d'un tel monstre s'il n'avait rencontré soudain, tandis qu'il se trouvait près d'une fontaine, un cheval d'une merveilleuse beauté. C'était Pégase, le cheval ailé, né du sang de Méduse, que Bellérophon enfourcha sur l'heure et avec lequel il put tuer la Chimère. Par la suite Bellérophon accomplit maintes exploits toujours avec l'aide de Pégase et en conçut un tel orgueil qu'il voulut monter jusqu'au ciel. Mais Zeus le foudroya à mi-chemin et le héros retomba sur la terre.
A l'inverse des héros pourfendeurs de dragons, les conquérants du ciel échouent toujours dans leur entreprise. C'est qu'elle présume des forces et des pouvoirs humains et qu'elle est par nature, entachée d'orgueil et de folie. Lutter contre le dragon est, pour tous les héros, une nécessité et une épreuve inéluctables. Monter au ciel est au contraire un choix volontaire et orgueilleux qui entraîne la colère des dieux et le châtiment du coupable. Mais malgré leur échec, ces héros volants ont sur les autres le privilège de l'absolu car ils sont les premiers à délaisser le domaine pesant de la terre pour tenter d'accéder d'emblée au monde matériel du ciel et des esprits divins. (...)
Moi je fais partie de ceux qui aiment lire et relire les histoires, les légendes...
RépondreSupprimerMerci. Bisous, bonne journée
Un beau récit, merci à toi !
RépondreSupprimerBonne soirée et à bientôt
Bisous