dimanche 30 juin 2013

Reprendre des habitudes...






Bonjour à tous 

J'ai repris mes perles pour faire de barrettes. De grosses barrettes toutes simples. 


Simples dans le sens où je n'inclus pas de cabochons. Parce que je les voulais rapidement.

Mais quand on replonge dans les perles, d'autres envies arrivent...

Alors on verra bien...

    

Entre deux couches de peintures, peut-être...


 Le séjour qu'on n'ose pas encore totalement s'approprier parce que la maison d'avant n'est pas encore vendue. Grosse angoisse !


Pivoine rescapée de l'ancien jardin. Encore cette année, alors qu'elles fleurissaient, il s'est mis à tomber des trombes d'eau !


Et le noyer sous ma fenêtre. Lui, il a l'air d'aimer la pluie ! Photo trouble parce qu'il y avait du vent. Mais aujourd'hui, grand soleil ! Les oiseaux s'en donnent à cœur joie.

Demain,  je vous montre des petits trucs en laine feutrée et puis j'ai reçu des cadeaux...

Bisous à tous

lundi 24 juin 2013

Eugène Achard Ce que raconte le vent du soir


Eugène Achard Ce que raconte le vent du soir, 1942.
Vietnam Le portrait Un jeune pêcheur vivait près de la mer, ne possédant guère que sa barque et quelques filets. Cela suffisait à son bonheur, mais il aurait juste souhaité avoir une épouse avec laquelle partager sa paisible existence et sa petite maison. Un jour, une énorme tempête se leva qui obligea le pêcheur à se réfugier chez lui. Le vent se calma aussi soudainement qu'il était venu et, quand l'homme sortit sur le seuil de sa maison, il vit descendre du ciel un morceau de soie. Il l'attrapa au vol et découvrit sur l'étoffe le portrait d'une magnifique jeune femme. Eh bien, se dit-il amèrement, peut-être est-ce là la seule épouse que les dieux me destinent. Il rentra chez lui et accrocha l'étoffe sur le mur.Mais à partir de ce moment, l'étrange devint le quotidien du pêcheur. Quand il rentrait chez lui le soir, la maison était propre et un repas chaud l'attendait sur la table. Un jour, il décida de partir de bon matin comme si de rien n'était, mais il n'emmena sa barque que jusqu'à la crique voisine et revint aussitôt chez lui. En ouvrant la porte, il surprit une belle jeune femme occupée à faire le ménage et la cuisine. Sur le mur, le portrait avait disparu de l'étoffe de soie.Le jeune homme demanda à l'apparition de rester avec lui et d'être son épouse, mais la femme lui répondit d'un air triste que c'était impossible : elle n'appartenait pas au monde des hommes et devait rentrer chez elle tous les soirs, à l'intérieur des fils de soie. Le pêcheur eut alors l'idée d'enfermer l'étoffe dans un coffre pour que son occupante ne puisse plus y retourner.Le couple se maria et vécut une existence heureuse. La pêche était abondante, et la jeune femme prenait soin de la maison et des fils qui lui étaient nés. Mais au fil des années, l'homme s'aperçut qu'il vieillissait tandis que son épouse restait aussi jeune et belle qu'au moment de leur rencontre. Un beau jour, alors que les enfants étaient partis à l'école, le pêcheur finit par s'éteindre. Son épouse en larmes décrocha la petite clé qu'il gardait à son cou, accrochée par un lacet de cuir.Quand les fils rentrèrent, ils ne trouvèrent que le corps de leur père sur son lit de mort. Et près de ce vieux coffre qu'ils n'avaient jamais vu ouvert, ils découvrirent un morceau de soie orné du portrait de leur mère.

lundi 17 juin 2013

Le Roman inachevé Louis Aragon Est-ce ainsi que les hommes vivent...

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Louis Aragon
Le Roman inachevé

lundi 10 juin 2013

Un tout petit peu...






Première rose du jardin. Que du velours !


Je ne sais pas le nom...





Nouvelle petite pochette toute en longueur





Ce sera un petit sac, juste pour traîner dans les musées.


A bientôt

lundi 3 juin 2013

Arbres-nains (conte japonais)



Une des merveilles de la miniaturisation japonaise sont ces arbres-nains que l'on appelle bonzaï. Certains d'entre eux peuvent avoir cinquante ou cent ans voire deux cents. 

La légende
Tomonari et sa femme ont pour toute richesse trois arbres nains : un thuya âgé de cent ans, un pin âgé de cent vingt ans et un érable âgé de deux cents ans.
Tous deux prodiguent à ces plantes les soins les plus attentifs. Très pauvres, manquant du nécessaire, ils n'auraient jamais songé à vendre ces arbres nains dont ils auraient cependant pu tirer un bon prix.
Un jour, alors qu'ils sont dans la pire des misères. On frappe à la porte. Ils ouvrent et voient devant eux un moine mendiant qui leur demande un repas et l'hospitalité pour quelques heures. Dehors il fait froid, il neige et il vente.
- « C'est impossible, répond Tomonari. Nous sommes si pauvres que nous n'avons rien à manger. Quant à se chauffer, c'est hors de question. »
- « Je vous demandais l'hospitalité au nom de Bouddha, notre maître? Puisque vous ne pouvez pas m'accueillir… »
Le moine salue et s'en va sous la neige, pieds nus, chaussé de ses seules getas.
Les deux époux se regardent tristes et humiliés. Prise de remords, la femme lui dit: « Va chercher le prêtre. Nous partagerons ce qu'il y a… »
Le mari enfile à son tour ses getas et se lance à la poursuite du prêtre. Il n'a pas loin à aller. Le malheureux, épuisé, s'est laissé tomber sur la neige. Il le ramène chez lui et lui sert la galette de millet sèche qu'ils ont mise de côté pour le repas du lendemain. Le prêtre se jette sur cette maigre nourriture avec avidité.
Voyant que leur hôte grelote de froid, Tomonari s'adresse à sa femme:
- « Il faudrait réchauffer ce malheureux »
Oui, mais avec quoi. Les deux époux se regardent avec angoisse. À moins que…Il faut brûler les arbres-nains. Avec des larmes dans les yeux, sa femme se saisit du thuya centenaire, le met en pièces et allume un feu. Le végétal a tôt fait de se consumer. Il faut maintenant alimenter la flamme avec le pin; puis c'est au tour de l'érable.
Tomonari et sa femme n'ont plus rien. Ils ont tout donné; même ce qu'ils ont de plus cher. Ils peuvent être fiers. En se délivrant de tout attachement égoïste, ils se sont rapprochés du Nirvâna. Le Bouddha doit être content d'eux.