jeudi 24 février 2011

Trop longue absence

Pardon à toutes de ce long silence et merci de vos messages.
Comme je ne sais pas programmer des articles, c'est l'angoisse ! Et en plus je n'ai plus le temps de venir vous voir, ces temps-ci...
Alors voilà à peu près où j'en étais avant d'aller à l'aiguille en fête.

Une petite carte pour maman et un étui à crochets pour Catherine, ma sœur, que j'ai oublié de photographier, une fois achevé. Désolée ! Je reviendrais vous dire à qui sont les grilles dont je me sers pour les petites croix...

Mon cœur et mes oiseaux étaient presque finis.

Et puis j'avais commencé cela. Cela me changeait bien des bijoux !

Ici, pas de modèles, je m'amuse. Vous ne trouvez pas que mes bouddhas ressemblent à des tahitiennes ? Attendez de les voir avec leurs offrandes !

Et ça ! J'ai décidé d'avoir un petit tableau de ce genre à chaque fois que je vais voir maman qui s'ennuie.
D'ailleurs, j'avais décidé d'arrêter un peu les bijoux. Plus d'envies et saut à pieds joints dans les petites croix.

A "l'aiguille en fête", j'ai trop vu et trop admiré et bien sûr fait quelques dépenses ! Par exemple des toiles différentes pour les petites croix.

Grilles de "Danybrod" Voilà janvier entamé. A mon avis, l'année ne me suffira pas pour finir les autres mois. Mais qu'importe, Pénélope !

Un autre petit tableau pour maman. Il faut que je retrouve d'où vient la grille !


Et puis, il y a eu le marché Saint Pierre et encore des dépenses et des nouvelles couleurs... Donc, je déborde !
Et je vous le fais en vrac parce que je renonce à me battre avec ce micro qui refuse de mettre les photos où je veux. Absolument !

Donc, prochain collier....

Des petits essais de fleurs pour de futurs boucles d'oreilles, sans doute...

Un autre collier...
Je ne sais pas encore...
Des tissus que j'aime beaucoup...



Ce que j'ai très envie d'utiliser...

Vous avez dit "frivolités" chère Madame ?

Et où l'on découvre que nos doigts ne nous obéissent pas forcément et font même carrément des blocages ! Alors on a l'air malines !

Encore des boucles d'oreilles !

Mais s'il n'y avait que ça ! A la maison, une entreprise est venu nettoyer le toit. Nous étions très satisfaits. Le soir même, alors que mon mari et moi faisions des projets de voyages depuis quelques jours, je demande : qu'est-ce qu'on fait pour la maison, la prochaine fois ?

La cuisine ! Hé là, je suis piégée ! Je ne peux pas dire non. Cela fait quinze ans qu'on y pense !

Donc, dans cette cuisine, il y a des fenêtres ! Mais des fenêtres auxquelles, on ne peut pas accéder parce que la cuisine aménagée nous en empêche. Hors on rêve de pouvoir s'y accouder !

Et puis il y a ces éléments qu'on ne peut plus voir. Déjà qu'ils étaient tous crèmes au départ. Alors, il y a une dizaine d'années, j'y ai mis du bleu mais bon, ras le bol !

Et puis, il y a le carrelage du sol. Oublier une photo. Des minuscules petits carreaux blancs avec de temps en temps un bleu ou un noir...


Alors commencer par enlever l'étagère à épices, l'horloge, et j'en passe et enlever le papier peint. Et puis il faudra remplacer le carrelage du sol par un autre. Bon ! le micro ne veut pas de ma photo ! Je renonce avant de m'énerver, je vous montrerais tout cela au fur et à mesure.
Je voulais aussi vous parler d'un livre mais voilà que tout déraille. avec ce micro Gros bisous à toutes. Je n'oublie pas les cadeaux promis et je reviens vite...

mercredi 2 février 2011

Baba Bling ou les Peranakan

Exposition vue mercredi dernier au musée des Arts Premiers, quai Branly, en compagnie de Linda et d'une de ses petites cousines, une chouette gamine prénommée Ambre.

Je vous livre quelques extraits du catalogue...

Là, il s'agit d'un entretien avec le commissaire de l'exposition, Kenson Kwok. Je vous passe les questions... Et j'ai changé parfois le texte pour faire plus court mais le contenu est exact...

Le mot Peranakan est un mot malais qui signifie "né localement". Il est largement accepté dans le Sud-Est asiatique, et il est utilisé par les Peranakan eux-mêmes. Baba et Strait Chinese ("Chinois des Détroits") sont synonymes de Peranakan. L'expression "Chinois des Détroits" vient, elle, des Britanniques. Mais la communauté Baba préfère utiliser aujourd'hui l'appellation "Peranakan". En effet, celle-ci englobe les Peranakan chinois et non-chinois.

La plus plausible des théories concernant les premiers Peranakan est celle de commerçants chinois ou indien venus en Asie du Sud-Est pour leurs affaires ; là, ils ont décidé de s'installer et de se marier à des indigènes.

Les Peranakan chinois sont les plus nombreux. D'autres communautés peranakan, beaucoup plus petites, sont originaires du sud de l'Inde _ elles sont hindouistes, musulmanes ou liées aux régions du sud de la Birmanie et de la Thaïlande.

Les Peranakan se sont installés surtout à Malacca et, probablement aussi, sur la côte nord de l'île de java.

Selon vous, quelle est la principale particularité de cette communauté ? C'est la cohabitation d'éléments provenant des cultures malaise et chinoise, souvent restés inchangés et, parfois même, archaïques.

Descendants de commerçants, les Peranakan ont poursuivi leur activité de négoce. Et avec le temps, les familles les plus prospères sont devenues des propriétaires terriens. (...)

Les Peranakan chinois ont joué un rôle pionnier dans l'histoire des comptoirs des détroits de Singapour, de Malacca et de Penang tant au niveau de la philanthropie que de l'éducation et de l'action sociale.

L'âge d'or des peranakan remonte à 1869 où l'ouverture du canal de Suez a provoqué un boom économique dans les comptoirs des détroits. Et leur âge d'or a duré jusqu'aux années 1920.

Les Peranakan ont adopté la culture malaise de plusieurs manières très significatives. A Malacca, ils parlaient le malais baba, une sorte de patois composé de malais et de hokkien (dialecte du sud de la Chine). Les femme portaient le kebaya (chemisier) et le sarong (jupe) malais. Ils ont emprunté à la gastronomie locale le curry, et les épices en général. Et ils se mirent, selon la coutume locale, à manger avec les doigts.


Parlant malais et anglais, les Peranakan ont été plus influents dans la société locale que leur nombre n'aurait pu le laisser penser. Certaines femmes peranakan sont d'ailleurs parvenues à être admises dans la société des "ladies".


Les Peranakan comptèrent parmi les personnes clé pendant la période de transition qui mena à l'indépendance de la Malaisie et de Singapour en 1959. Et ils continuent de jouer un rôle important aujourd'hui. Bref, les Peranakan n'ont jamais été entièrement malais, chinois ou britanniques ; ils étaient profondément enracinés dans les trois cultures, et c'est cette capacité à évoluer dans différents mondes qui fait leur particularité.

Après l'après-guerre, les Peranakan se sont désintéressés de leur propre culture. Mais depuis 25 ans, ils y reviennent...

Composée de plus d'un million de perles de verre (64 perles par cm) cousues sur un support en coton brodé de fil d'or, cette nappe créée au début du XX° siècle recouvrait, lors du douzième jour du mariage le choon tok ou table du printemps. Les famille des mariés disposaient sur cette table des plats d'argent et de porcelaine regorgeant de délices, de thé et de café. Au dessus de cette nappe aux motifs d'oiseaux, de fleurs et de papillon, symbole de prospérité, de grâce et d'harmonie, les jeunes mariés se nourrissaient l'un l'autre.

Lit nuptial
Somptueusement décoré de rideaux, de tapisseries brodées et de pompons, le lit des jeunes mariés, à la boiserie richement sculptée et ouvragée, est la pièce de mobilier la plus imposante de la chambre. Elle doit impressionner par sa beauté et être parfumé de stangee, encens local concocté à partir d'une variété de racine et d'écorces, de canne à sucre et de sucre. Jusquà la cérémonie du an chung, ou bénédiction du lit, la chambre est gardée, et le lit encensé tous les jours afin de prévenir toutes souillures. Une femme enceinte ou endeuillée ou qui a ses règles ne peut entrer dans la chambre nuptiale.

Durant l'exposition, une salle était réservée à des portraits de Peranakan. J'ai choisi de vous montrer ces deux-là que je trouve extraordinaires ! Je n'avais rien vu au départ. C'est Linda qui me l'a fait remarqué. Ce sont des mosaïques ! Malheureusement, le catalogue n'en parle pas en détail et j'ai oublié le nom de l'artiste...


Prochaine visite : L'Aiguille en fête, samedi prochain. Je vous préviens que très égoïstement, je ne prendrais pas l'appareil photo. Il y aura sans doute beaucoup trop de monde et j'ai des projets d'achats, donc il faudra peut-être jouer des coudes. Je déteste cela !

La prochaine fois, je vous montre les pulls de Marilia et mes ouvrages terminés...ou non. Quelques bijoux aussi !
Gros bisous à toutes.

Costumes d'enfants, miroir des grands (3 et fin)

Toujours des extraits du catalogue...

(...) Selon l'ancienne tradition chinoise, la vulnérabilité d"un enfant vient du fait que son âme n'est pas encore bien ancrée dans son enveloppe corporelle. Elle est donc susceptible de s'en échapper, ou, plus exactement, d'en être chassée par des esprits malveillants ou des fantômes de morts insatisfaits, appelés en chinois gui. Ces gui viennent tourmenter les vivants et profitent de la faiblesse des petits pour prendre la place de leur âme. Cette possession se manifeste par des comportements étranges de la part de l'enfant, des pleurs ou des colères injustifiés, des maladies ou, pire encore, un décès. Afin d'éviter ces situations, les parents placent des amulettes en forme de cadenas autour du cou de leur nouveau-né : il s'agit littéralement de cadenasser l'âme de l'enfant à son corps. Mais bien d'autres méthodes sont employées : il s'agit soit d'effrayer, soit de duper ces gui. Que craignent-ils exactement ? Tout d'abord, les gui ont peur du bruit. Des clochettes et des grelots, accrochés à des chaînettes métalliques ou dissimulés dans les pompons sont cousus sur les chapeaux et les chaussures des jeunes enfants : chaque pas et chaque mouvement de la tête s'accompagnent de tintements qui font déguerpir les fantômes. Les gui ont également peur de certains animaux, comme les tigres, les chiens et les chats qui sont capables de les détecter. Il est donc d'usage de représenter ces animaux gardiens sur chapeaux, chaussures et cols portés par les enfants afin que leur image et leur présence empêchent les démons d'approcher. Le tigre est l'animal le plus couramment représenté, car il a la capacité non seulement de voir les gui mais de les dévorer. Quant au chien, qui protège son maître et son territoire, ses qualités de loyauté et de fidélité sont à l'origine du pouvoir prophylactique attribué à sa représentation. Des poils de chien entrent également dans la composition d'une amulette protectrice cousue dans le vêtement du nourrisson.

(...)L'une des parades adoptée consiste donc, par la parole ou l'apparence, à minimiser délibérément l'attachement et la considération que les proches portent à l'enfant afin que les démons désintéressés, ne cherchent pas à le tourmenter.
Durant les premières années de la vie d'un enfant, il est donc d'usage de ne pas employer d'adjectifs positifs pour le décrire, mais, au contraire, d'exprimer à haute voix l'inverse de ce que l'on pense : on dira donc qu'il n'est pas assez potelé, qu'il est stupide, qu'il est vilain. Cette même logique détermine la façon dont on s'adresse à lui. (...)
Ce nom de "lait" (jusqu'à 6, 7 ans) est volontairement ridicule, voire dépréciatif, tel que "petit cochon", "chien de printemps", "petit idiot" ou "vagabond". Abusés par ces leurres, les esprits passent leur chemin.(...)



De même que la parole, une apparence trompeuse peut induire les gui en erreur. Plusieurs ruses sont déployées en ce sens. coiffé d'un chapeau aux oreilles de chiens, le petit garçon devient un animal de compagnie insignifiant. Habillé de vêtements de fille et le lobe percé d'une boucle d'oreille, il devient une fillette jugée sans intérêt. Revêtu d'une veste multicolore, dite "des cent familles", l'enfant est également en parfaite sécurité. En effet, il était de coutume qu'à la naissance d'un garçon, ses parents parcourent le village et réclament à chaque famille un petit bout de tissu. A partir de ces morceaux d'étoffes diverses, sa mère confectionnait une veste en patchwork, dite "veste des 100 familles". La protection conjointe de ces familles, matérialisée par chacune des pièces de tissu du vêtement, assurait la sécurité du garçon. Le pouvoir prophylactique de cette veste pourrait également s'expliquer par la supercherie visant à donner à l'enfant l'apparence d'un moine. Sa technique de confection en patchwork la rapproche en effet de celle du manteau kashaya, fait d'un assemblage de fragments de tissus usagés, porté par les moines bouddhistes. Le vœu de célibat des moines bouddhistes était considéré par la morale confucéenne comme l'un des péchés les plus graves, car un moine déshonorait son père et son clan en n'assumant pas son devoir de fils de donner un héritier. Un jeune garçon vêtu en moine bouddhiste signifiait donc aux esprits qu'il n'était pas chéri par sa famille, et cela lui assurait une forte protection. (...)

Il y aurait encore des milliers de choses à dire mais je ne peux pas vous copier tout le catalogue...
Bisous à toutes