mardi 31 mai 2011

Cuisine...toujours !

Petit électroménager derrière la porte de la cuisine. Pas top la panière pour les encombrants plastique ! Mais la porte de la cuisine restant toujours ouverte, on ne la voit pas alors ça attendra. Je ferais sans doute des bordures au crochet sur les étagères.

Essai de pose de carrelage sur le plan de travail près de la cuisinière et meubles à finir.

Carrelage différent sous la fenêtre. C'est là qu'on mettra la table.

Les épices seront sur la corniche et deux autres étagères au dessus avec le même carrelage que sous la fenêtre.

On cherche une autre façon de poser ce carrelage autour de l'évier. Et quand les meubles seront finis, on pourra installer les éclairages. Encore quelques week-ends !



Pardon ! Je ne vous tape pas d'histoire ce soir, je suis fatiguée. Journée chez maman. Elle n'a plus toute sa tête et donc je l'ai sans doute déçue en ne compatissant pas à tous ses malheurs réels (parce qu'un AVC l'a diminuée) mais aussi et surtout imaginaires (sans doute Alzheimer, les médecins ont repoussé les examens au 15 juin)...
"Pôve vieille !"
"Tu es vieille, maman et ça, ça ne va pas s'arranger ! Ce que tu ne peux plus faire toute seule aujourd'hui, tu ne pourras pas plus le faire dans trois mois. c'est pour cela qu'il faut faire attention."
Ma sœur qui habite près de chez elle va lui faire à manger tous les midis. Elle est devenu sa tête de turc, la responsable de tout ce qui ne va pas dans la maison, voir dans son état peut-être, celle qui ne la laisse pas faire ce qu'elle veut...
Situation vraiment difficile et que faire...

La vie continue. Ma soeur m'a fait une longue tunique avec des petites fleurs au crochet. J'ai oublié la photo. Je vous montre demain.

Un grand merci à Manola qui est le 14ème membre de ce blog. et puis pour Annick qui se demande comment faire, je crois qu'il faut se créer un compte dans blogger, non ?! Au secours !

Très bonne nuit à toutes. Bisous

Il pleut !

Allez ! Chacune son tour. Vous vous êtes gorgées de soleil, maintenant c'est à moi de revivre un peu avec quelques degrés en moins et de la pluie ! Ouf ! Mais paraît que cela ne va pas durer...Alors vite, je sors....

Gros bisous à toutes. Je reviens ce soir avec une histoire.

Et au fait, Mesdames ! Qui veut bien se dévouer pour être le 14ème membre de mon blog ? C'est pas que je sois superstitieuse mais ça fait tout de même drôlement longtemps que c'est à 13. Imaginez que ça fasse peur à certaines d'entre vous ! Catastrophe ! Et Marilia qui a proposé de se désinscrire ! Vous imaginez ?! Je ne vais pas me priver de ma fille, tout de même !

Bon j'arrête ! On peut rester à 13. J'ai pas peur. A ce soir. Le soleil revient déjà. C'est pas juste. Bisous

samedi 28 mai 2011

Nouveau blog

Je vous invite à aller voir le blog tout neuf de Dominique . Des pastels, des sièges, des bijoux et des sacs en laine feutrée.

Et des présentoirs en bois pour exposer ses colliers. Moi, j'aime énormément !

Vous verrez...Dominique ne parle pas beaucoup pour le moment, à nous de la rendre bavarde en allant la voir...

J'ai le plaisir de la connaître "en vrai". Et parce que je l'ai un tout petit peu aidé à se familiariser un peu plus avec son blog, elle m'a fait un superbe cadeau. Le voici...


Vous n'avez pas fini de m'entendre soupirer d'envie d'hivers, Mesdames...J'ai hâte de l'emmener partout.
Bon. Il faut que je vous laisse. J'ai des broderies en retard, moi. Gros bisous et très bonne fêtes des mères à toutes.

jeudi 26 mai 2011

Award 2

Award !!

64715182_p

Cette fois c'est Valy que je remercie et à qui je fais un gros bisous

Le principe à suivre ?

1- Remercier la personne qui vous a donné ce prix : c'est fait !!

2- Mettre le logo sur votre blog: c'est fait aussi !!

3- Mettre le lien vers la personne qui vous l’a envoyé: OK

4- Dévoiler 7 choses sur vous

1 J'aime le rose, surtout le vieux rose, les violets et verts moirés.

2 Je n'aime pas le rouge, sauf en décoration, et très peu le noir...

3 J'aimerais ne me couvrir que de dentelles et de velours malgré les kilos en trop.

4 J'ai un problème avec les orchidées. Certaines me mettent très mal à l'aise, je ne sais pas pourquoi...

5 J'aime la nuit et le silence.

6 Je suis une sauvage. Je n'arrive pas à m'intégrer dans des groupes.

7 Je ne dois pas être née dans le bon siècle.

Voilà Valy. Et maintenant, je laisse qui en a envie de se servir, le faire. Plein de bisous...


Et je ne vous ai pas montré ceci...Couverture pour le Japon. Je n'ai pu aller vers les groupes de montage alors j'en ai fait une moi même.

Elle est assez douce, sertie de crème. Mais je l'ai cousue et non crocheté pour le montage. Je préfère ainsi...

Et puis pour chez nous, cette fois, j'avais envie de couleurs qui se télescopent. Juste un quart de cousu...J'avancerais plus vite s'il faisait moins chaud....

Voilà pour aujourd'hui. Encore des bisous à vous toutes que je ne vais pas assez souvent voir actuellement. A bientôt

lundi 23 mai 2011

Avancées

Le nouvel évier en état de marche. Un chef est un chef !!

Le rosier grimpant.

Une petite bricole d'essai...

Et c'est tout pour aujourd'hui !

Bisous

jeudi 19 mai 2011

Pour attendre encore un peu...

Avancée des 15 premiers jours de mai... Sampler aux roses

Avancées de la cuisine...

Pour le week-end, le nouvel évier à mettre en place. Pas sur que trois jours suffiront, redoute l'homme, alors, ça va être drôle, la semaine prochaine !!!!!!!!!!

Bienvenue dans le jardin

Mes fleurs préférées

Message aux personnes sur canalblog.
Je ne sais pas ce qui se passe mais je ne peux plus vous envoyer de messages alors que je le faisais sans aucun problème, il y a encore une semaine à dix jours.

Mais non, ce n'est pas ma faute ! Je fais comme d'habitude.

Valy, je ne t'oublie pas, mais je l'ai déjà fait alors, attends un peu...

Gros bisous à toutes et à demain

vendredi 13 mai 2011

Antoine de Baïf

Plantons le mai Antoine de Baïf (1532-1589)

Couchés dessus l'herbage vert
D'ombrage épais encourtinés
Ecoutons le ramage du rossignolet
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.

Dedans ce peinturé préau
Les fleurs, levant le chef en haut,
Se présentent à faire chapeaux et bouquets.
Planton le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai

Les oisillons joins deux à deux
Font leur couvée au nid commun;
Et du jeu de l'amour, ne prenons les ébats
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai

La terre gaie épand le sein
Au germe doux qui vient d'en haut,
Du ciel amoureux qui sur elle se fond.
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.

mercredi 11 mai 2011

Rutebeuf



Que sont mes amis devenus... Rutebeuf 1230? - 1285?

Les mots ne savent seuls venir;
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Je crois qu'ils sont trop clairsemés
Ils ne furent pas bien semés
Ils m'ont failli.
De tels amis m'ont bien trahi
Lorsque Dieu m'a assailli
De tous côtés.
N'en vit un seul en mon logis
Le vent je crois, me les a pris,
L'amour est morte.
Ce sont amis que vent emporte,
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.





Photos wikipédia

mardi 10 mai 2011

Tristan et Iseut

Ce qu'aurait peut-être été l'histoire complète de Tristan et Iseut.

Blanchefleur, la sœur du roi Marc, a épousé le roi de Loonois. Apprenant la mort de son époux, elle meurt à son tour en mettant au monde un enfant qui portera le nom de Tristan. L'orphelin sera élevé par Gouvernal jusqu'à ce qu'il puisse fréquenter la cour de son oncle.
Le Morholt, beau-frère du roi d'Irlande, se présente à la cour de Marc pour exiger le tribut annuel qui lui est dû : des jeunes gens de Cornouailles appartenant aux meilleurs familles. Tristan défie le Morholt et le tue. Un fragment de son épée reste dans le crâne du géant dont le corps est rapatrié en Irlande. Tristan, atteint d'une blessure incurable, se fait déposer dans une barque qui le mène au hasard des flots jusqu'en Irlande. Arrivé là-bas, il se déguise en jongleur et rencontre la fille du roi, la jeune Yseut. Elle le guérit parce qu'elle connaît le secret des herbes médicinales. Il lui enseigne à jouer de la harpe durant son séjour puis revient à la cour de son oncle.

Marc est célibataire. Ses barons le pressent de se marier ; il répond qu'il épousera la femme qui a des cheveux semblables à ceux qu'une hirondelle vient d'apporter. Tristan est chargé de ramener cette femme ; elle se trouve justement en Irlande. Tristan retourne donc dans ce pays, déguisé en marchand.
Arrivé dans l'île, il apprend que le roi d'Irlande a promis la main de sa fille à celui qui délivrera le pays d'un terrible dragon. Tristan tue le monstre, lui coupe la langue mais tombe inanimé. Le sénéchal qui a des vues sur Yseut trouve le dragon mort et se fait passer pour le vainqueur de la bête. Yseut ne le croit pas et retrouve Tristan. Elle le guérit à nouveau alors que Tristan reconnaît en elle celle que son oncle doit épouser. Tristan confond le sénéchal et emmène Yseut chez le roi Marc. La mère d'Yseut remet à Brangien, la servante de sa fille, une potion qui doit assurer le succès total du futur mariage. Grâce à cette boisson d'amour, Marc et Yseut seraient liés par une passion irrésistible. Pendant la traversée, Tristan et Yseut boivent par erreur la potion et sont saisis par un amour invincible.
Marc épouse Yseut mais, le soir des noces, Brangien prend la place d'Yseut dans le lit de Marc et sauve ainsi l'honneur de sa maîtresse. Tristan et Yseut éprouvent l'un pour l'autre une passion démesurée. Ils se donnent souvent des rendez-vous clandestins. Ils sont épiés par des barons jaloux qui les dénoncent au roi Marc. Un jour qu'ils se trouvent dans un verger, ils sont surpris par le roi Marc caché dans un pin. En adoptant un double langage, ils parviennent à se tirer d'affaire. Mais un nain astrologue au service de Marc monte un piège pour les surprendre à nouveau en flagrant délit d'adultère. Les amants se font prendre ; ils sont aussitôt arrêtés et condamnés au bûcher par le roi Marc.
Tristan échappe à la surveillance de ses gardiens et réussit à délivrer Yseut qui était sur le point d'être livrée à une troupe de lépreux lubriques. Les amants se réfugient dans la forêt du Morrois où ils vivent en exilés et dans le dénuement le plus complet.

Peu à peu, les effets de la boisson d'amour s'estompent. Le roi Marc surprend un jour Tristan et Yseut endormis mais dans un parfait état de chasteté. Il consent alors à reprendre son épouse et à lui pardonner son infidélité. Ses hommes exigent toutefois qu'Yseut se soumette à une procédure judiciaire où elle devra défendre son innocence. Grâce à un serment ambigu, Yseut se tire d'affaire, fort habilement. Par la suite, Tristan tue les barons calomniateurs mais il reste exilé et ne peut rencontrer Yseut comme il le souhaite.
Dans son exil, en désespoir de cause, Tristan épouse une femme qui ressemble à Yseut la Blonde et qui se nomme Yseut aux Blanches Mains. Il s'agit de la sœur de son ami Kaherdin. Toutefois, Tristan ne consomme pas le mariage.
La nostalgie de l'amour est trop forte. Tristan reste attaché à Yseut. les amants inventent de multiples stratagèmes pour se rencontrer. Tristan se déguise en fou pour pouvoir pénétrer dans le château du roi Marc et parler à Yseut en toute impunité. Une autre fois, il invente un signe de reconnaissance à partir d'une branche de chèvrefeuille pour rencontrer Yseut dans une forêt. Mais ces retrouvailles sont toujours de courte durée.
Un jour, Tristan rencontre un chevalier malheureux qui se nomme Tristan le Nain. L'amie de ce dernier a été enlevée par un sinistre brigand. Tristan combat le géant mais reçoit une blessure empoisonnée. Son ami Kaherdin part chercher Yseut la Blonde qui est la seule personne capable de guérir Tristan. Les deux amis conviennent d'un signe : si Yseut accepte de venir, le navire aura une voile blanche ; dans le cas contraire il aura une voile noire. Yseut aux Blanches Mains a tout entendu. Pour se venger de Tristan, elle lui annonce que la voile est noire alors qu'elle est blanche. Tristan meurt de douleur et Yseut la Blonde meurt sur le corps de son amant car elle était venue le guérir.

Ce résumé simplifié de la légende additionne des épisodes qui ne se retrouvent jamais intégralement (et sous une forme fixe) dans des manuscrits complets. C'est pourquoi on peut mettre en doute l'existence d'un récit tristanien primitif dont découleraient tous les épisodes partiels conservés. On peut penser que les "romans" tristaniens brodent sur un certain nombre de motifs traditionnels dont la cohérence nous échappe encore en grade partie. Par conséquent, revenir aux sources de la tradition tristanienne, c'est d'abord et avant tout scruter les textes les plus anciens qui nous l'ont conservée.

Collection du livre de poche "Les Lettres Gothiques" 4521 Tristan et Yseut
Dessins trouvés sur Google
J'ai l'impression que selon les traductions, Iseut peut aussi bien prendre un I qu'un Y.

Bisous à toutes

lundi 9 mai 2011

Les conquérants du ciel

Au cœur des mythologies Jacques Lacarrière

(...) La quête de l'immortalité peut s'effectuer encore pas des voies plus directes. Puisque les dieux sont immortels, pourquoi n'irait-on pas comme pour le feu ou pour l'alcool, leur ravir au sein même des cieux le précieux privilège ? Mais pour monter au ciel, il faut des ailes. L'homme n'en ayant pas, il lui faudra soit en inventer et se muer en oiseau - comme le firent Dédale et Icare - soit recourir aux services d'un animal ailé, comme Etana ou comme Bellérophon.
La Légende d'Etana le Babylonien est le plus ancien exemple connu d'homme volant. Ce rêve, qui hanta les hommes dès l'aurore des temps, s'est trouvé exprimé dans cette légende babylonienne, retrouvé sur des tablettes cunéiformes datant de deux mille ans avant J.-C.
Etana était un roi babylonien. Un jour, il recueillit un aigle blessé, le soigna et lui rendit la liberté. L'aigle, pour le remercier, lui demanda ce qu'il voulait en récompense. Or Etana désirait justement, pour guérir sa femme, une herbe magique, propriété de la déesse Ishtar. Cette herbe était au ciel et l'aigle y emmena Etana. Solidement accroché à l'oiseau, le roi vit la terre s'éloigner, les montagnes devenir semblables à des collines, la mer se réduire aux dimensions d'un lac. Mais une fois passé l'étonnement premier, le vertige le prit soudain et Etana tomba du haut du ciel sur la terre.
Cette légende continua cependant de hanter les désirs de l'homme cat on la retrouve sous des formes légèrement différentes en bien des textes du Proche-Orient antique. La Grèce elle-même inventa un mythe assez voisin mais beaucoup moins sommaire et plus chargé de sens symbolique, celui de Dédale et d'Icare.
L'histoire de Dédale n'est pas uniquement liée à celle du Labyrinthe de Crète. Dédale était un de ces hommes supérieurs aux dons et aux talents multiples et, à sa façon, un bienfaiteur de l'humanité, (...). Architecte, sculpteur, ingénieur, il avait fait nombre de découvertes qui lui avaient valu, non la reconnaissance de ses concitoyens d'Athènes, mais leur jalousie et leur haine. Il décida alors de s'exiler et se réfugia chez le roi Minos qui le prit aussitôt à son service.
Dédale arriva en Crète au moment précis ou Pasiphaé venait de mettre au monde le Minotaure. Minos chargea alors Dédale de construire le fameux Labyrinthe pour abriter et enfermer le monstre. Quand par la suite Thésée vint le combattre, c'est Dédale qui donna à Ariane l'idée d'utiliser une pelote de fil. Minos l'apprit et enferma Dédale (et son fils Icare) dans la prison souterraine du Minotaure. A la sortie, Minos avait posté des gardes chargés de tuer les fugitifs. Force leur fut alors d'imaginer un autre moyen d'évasion : Dédale construisit des ailes qu'il fixa avec de la cire à ses épaules et à celles de son fils et prodigua ses conseils à Icare, avant de s'envoler : "Ne vole pas trop bas, lui dit-il, car tes ailes ne te soutiendraient pas. Ne vole pas trop haut non plus, car la chaleur du soleil ferait fondre la cire."
Les deux hommes s'envolèrent et Dédale parvint d'une traite jusqu'à Cumes, en Italie, où il finit ses jours. Mais Icare, tout à la joie et à l'ivresse de son vol, se crut capable de parvenir jusqu'au ciel pour s'y mêler aux dieux. Il monta dans l'azur sans limites jusqu'au moment où le soleil fit fondre la cire de ses ailes. Icare s'abattit dans la mer qui porte aujourd'hui son nom, près de l'ïle d'Icaria, au sud de Samos. On y montra longtemps une tombe d'Icare où Dédale, de sa propre main, avait gravé la triste histoire de son fils.
Les mythologues se sont emparés très tôt de cette légende qui présentait, surtout aux yeux des philosophes platoniciens, une admirable illustrations des aventures de l'âme. Abandonnant la lourdeur et les ténèbres du corps matériel -symbolisés par le Labyrinthe, prison où l'âme tourne en rond -, celle-ci parvient à s'évader et à s'élever au-dessus de la terre, à gagner les espaces aériens du ciel. Là, libérée des contingences de la matière, elle peut contempler librement les splendeurs de la Divinité (symbolisées par le soleil). Mais au lieu d'adorer osn créateur, elle perd ses ailes et retombe au cœur de la matière, dans l'océan où toutes les formes et toutes les vies se mêlent et se confondent.
Le troisième héros légendaire de l'Antiquité qui prétendit gagner le ciel fut Bellérophon, qui passait pour un fils de Poséidon. Les exploits de Bellérophon appartiennent à un cycle mythique assez proche de celui de Persée. Contraint de quitter Corinthe, Bellérophon fut envoyé en exil en Lycie, chez un roi du nom d'Iobatès qui l'utilisa à son service comme Eurysthée l'avait fait d'Héraclès et Polydictès de Persée.
Le premier travail de Bellérophon consista à tuer la Chimère. On retrouve là le thème bien connu de la lutte contre le dragon puisque la Chimère était un monstre féminin, fille de Typhon et d'Echidna. On la représentait généralement avec une tête de lion, un corps de chienne, des ailes et une queue de dragon. Elle crachait flammes et vapeurs en abondance et dévastait toute la Lycie.
Bellérophon aurait eu fort à faire pour venir à bout d'un tel monstre s'il n'avait rencontré soudain, tandis qu'il se trouvait près d'une fontaine, un cheval d'une merveilleuse beauté. C'était Pégase, le cheval ailé, né du sang de Méduse, que Bellérophon enfourcha sur l'heure et avec lequel il put tuer la Chimère. Par la suite Bellérophon accomplit maintes exploits toujours avec l'aide de Pégase et en conçut un tel orgueil qu'il voulut monter jusqu'au ciel. Mais Zeus le foudroya à mi-chemin et le héros retomba sur la terre.
A l'inverse des héros pourfendeurs de dragons, les conquérants du ciel échouent toujours dans leur entreprise. C'est qu'elle présume des forces et des pouvoirs humains et qu'elle est par nature, entachée d'orgueil et de folie. Lutter contre le dragon est, pour tous les héros, une nécessité et une épreuve inéluctables. Monter au ciel est au contraire un choix volontaire et orgueilleux qui entraîne la colère des dieux et le châtiment du coupable. Mais malgré leur échec, ces héros volants ont sur les autres le privilège de l'absolu car ils sont les premiers à délaisser le domaine pesant de la terre pour tenter d'accéder d'emblée au monde matériel du ciel et des esprits divins. (...)

dimanche 8 mai 2011

Peinture de la cuisine

Je ne résiste pas à vous montrer

Au bout des trois couches réglementaires pour cette technique "tadelakt" voici "Abysse"


Encore une journée pour cirer, une autre pour lustrer. Alors ce sera possible de lessiver en cas de besoin

Puis une autre journée pour tous les débordements au plafond et sur les tuyaux. Bon ! Je retourne en pause, moi !

Au fait, je vous ai programmé encore plein de lectures ! J'ai bien vu. Vous n'aimez pas toutes cela mais moi, je me sens moins coupable de ne pas être là ! Vous connaissez l'expression : "être charger d'âmes." ? Hé bien voilà comment je me sens avec vous toutes ! Trop bizarre !

Gros bisous et encore mille mercis pour vos passages.

Et puis Ferré !

17 ans. Fête d'avant garde...Rencontre de l'homme de ma vie et puis au milieu d'autres artistes, Léo Ferré qui chanta cela...

Psaume 151

Les psaumes sont écrits sur les magnétophones
Les chorus ont un nègre à chaque mélopée
Les bouches font des langues sept fois retournées
Miserere Seigneur du fond des microphones

La nature d'acier pousse des fleurs chromées
Le juste en Cadillac s'encense du cigare
Le courrier meurt de peur dans les aérogares
Miserere Seigneur du fond des destinées

Le boulanger fout la tournée du pain azyme
Les moutons des prisons se laissent tricoter
Et le coq de Saint Pierre a tranché son gosier
Miserere Seigneur du fond des anonymes

Les condamnes jouent au poker leur appétit
Et laissent au suivant leur par de Jamaïque
Le coup de grâce dans le vent est liturgique
Miserere Seigneur du fond des piloris

L'estomac du commun se met en diagonal
Le traiteur donne au chien sa pitié tarifée
Les boueux ont glissé sur des peaux d'orchidée
Miserere Seigneur du fond des capitales

Les banques de l'amour sont pleines à craquer
Les je t'aime public assomment les affiches
Et les adolescents ont des lèvres postiches
Miserere Seigneur du fond des oreillers

Les vitrines regardent passer les voyelles
Les ortolans prennent le frais dans le coma
Et le saumon fumé boude le tapioca
Miserere Seigneur du fond de nos gamelles

Les femmes en gésine inondent le pavé
Le mineur fait un blanc à chaque lavabo
Et le souffleur de Baccarat fait des bancos
Miserere Seigneur du fond des encavés

Les brebis de Panurge attendent au vestiaire
Les visas escomptés percutent sur l'azur
La queue chez l'épicier jouit contre le mur
Miserere Seigneur du fond des muselières

La ville a dégrafé son corsage de mort
Les balles dans la rue ont la poudre nomade
Les pavés font la main aux yeux des barricades
Miserere Seigneurs du fond des Thermidors

Les temples sont cernés et sentent le roussi
Les magazines font la pige aux Evangiles
Et les chemins de croix se font en crocodile
Miserere Seigneur du fond des crucifix

Le journal titre en deuil la putain des frontières
La fleur fane au fusil et meurt sous un drapeau
Et les téléscripteurs nous mènent en bateau
Miserere Seigneur du fond de nos galères

La maladie veille au chevet des ganglions
Le cœur est métronome et la vie est musique
A l'hôpital les symphonies sont catholiques
Miserere Seigneur du fond des pulsations

L'apprenti sur la tour égrène son rosaire
Le tueur de la rue a gagné son bifteck
Et celui de Corée n'aura pas un kopeck
Miserere Seigneur du fond des mercenaires

Le verbe s'est fait chair dans le ventre rusé
La putain Marguerite a la peau qui dépasse
Les caillot dans les plis sinueux se prélasse
Miserere Seigneur du fond des pubertés

Les bourgeois de la rue ont piqué la vérole
Et réclament partout de faux médicaments
Qu'on leur sert en faisant claquer toutes leurs dents
Miserere Seigneur du fond des Carmagnoles

Les sextants sont en grève au cœur des matelots
Les oiseaux carburés fientent des équipages
Le soleil fait la course avec le paysage
Miserere Seigneur du fond des paquebots

La trouille à revêtu la terre de sa housse
Le plat de contrition se vend au marché noir
Le curé fait du supplément sous l'ostensoir
Miserere Seigneur du fond de la rescousse

Les condamnés jouent au poker leur appétit
Et vous laissent Seigneur leur part de solitude
Le service est compris nous avons l'habitude
Descendez donc Seigneur de notre connerie.

samedi 7 mai 2011

Narcisse et Goldmund

Hermann Hesse Narcisse et Goldmund Livre de poche

(...) Il allait quitter l'église quand par l'une des fenêtre, pénétra un rayon de soleil. Son regard le suivit et d'une une chapelle latérale, il aperçut une statue. Elle parlait tant à son cœur et l'attirait tant qu'il tourna vers elle ses yeux plein d'amour et la considéra dans un recueillement et une émotion profonde. C'était une figure de de la Mère de Dieu, gracieusement penchée dans une attitude de tendresse, et la façon dont son manteau bleu tombait de ses épaules étroites, , dont elle tendait doucement sa main virginale, dont , au dessus de sa bouche douloureuse, ses yeux vous regardaient, sous le voûte gracieuse du front, tout cela était si vivant, si beau et si plein de vie intérieure, si plein d'âme, qu'il crut n'avoir jamais rien vu de pareil. Il ne pouvait se rassasier de considérer cette bouche, le charme familier du mouvement du cou, il avait l'impression de voir la réalité ce que tant de fois il avait déjà aperçu et entrevu dans ses rêves, ce à quoi son cœur avait tant aspiré. Plusieurs fois il se détourna pour s'en aller, toujours l'image l'attirait de nouveau à elle. (...)

(...)Il quitta l'église tout transformé, ses pas le portaient à travers un monde transfiguré. A partir de cet instant passe devant la douce et sainte statue de bois, Goldmund posséda ce qu'il n'avait encore jamais possédé, ce qu'il avait souvent raillé ou envié chez les autres : un but. Il avait un but et peut-être l'atteindrait-il; peut-être sa vie toute entière, sa vie dissolue, allait-elle trouver un sens et une valeur. Ce sentiment nouveau le pénétrait de joie et de crainte et lui donnait des ailes...

(...)Il vit, dans un cloître, une fresque qu'on venait de peindre: il resta longtemps à la contempler. Une danse macabre était peinte là sur un mur ; le squelette blême entraînait en dansant les hommes dans la tombe; le roi, l'évêque, l'abbé, le comte, le chevalier, le médecin, le paysan, le soldat, tous elle les emmenait, et des squelettes de musiciens jouaient pendant ce temps-là sur des os creux. Les yeux curieux de Goldmund buvaient goulûment l'image. Voilà qu'un confrère inconnu avait tiré la leçon du spectacle de la peste noire dont il avait été témoin et vous criait dans les oreilles son âpre sermon sur l'inévitable mort. Elle était bonne, cette image, c'était un bon sermon, il n'avait pas mal vu et pas mal rendu la chose, le camarade inconnu, ça sonnait comme des os qui se heurtent, ça faisait dresser les cheveux sur la tête. Et pourtant, ce n'était pas cela que lui, Goldmund, avait vu et vécu. C'était la fatalité de la mort dans sa sévérité inéluctable qui s'affichait dans ce tableau. Lui, il aurait demandé autre chose; la chanson sauvage du trépas avait, en lui, une autre résonance. Elle ne faisait pas songer au bruit sec et dur des os qui se heurtent, elle était plus douce, séduisante; une mère qui vous rappelle en son sein. Là où la mort portait la main sur la vie, ce n'était pas seulement ces sons aigres et guerriers qu'on entendait, mais aussi une musique profonde, tendre, une musique d'automne et d'abondance; dans l'ombre de la mort, la petite lampe de la vie brûlait plus claire et plus intime. Pour d'autres: un guerrier, un juge, un bourreau, la mort pouvait bien se présenter sous l'aspect d'un père sévère, pour lui, la mort était aussi une mère et une amante, son appel était un geste de tendresse qui vous attire, sa main posée sur vous faisait passer un frisson d'amour. (...)

(...)

vendredi 6 mai 2011

Au coeur des mythologies (1)

Cette légende - ou plutôt ce conte car il devint très vite un conte - est mentionnée par Apulée, auteur latin du II° siècle après J.-C. dans un long ouvrage, intitulé Les Métamorphoses ou l'Ane d'or. Au cours de ce livre, le héros principal, homme métamorphosé en âne, en proie aux aventures les plus cocasses mais aussi les plus symboliques, entend de la bouche d'une vieille servante, le récit des amours d'Eros et de Psyché.


Psyché est le nom grec de l'âme. Elle était fille de roi et elle avait deux sœurs. Mais elle était de loin la plus belle des trois, si belle et si radieuse que les prétendants venaient de tous les coins du monde pour l'admirer. Pourtant, dès qu'il l'apercevait, chaque prétendant se sentait comme paralysé : jamais une telle beauté ne pourrait lui être donnée en mariage. Et aucun n'osait la demander. Son père le roi se lamentait d'un tel destin : la beauté de sa fille allait-elle justement causer tous ses malheurs et ruiner leur vie ? Désespérée, il décida de consulter l'oracle et l'oracle lui prescrivit ceci :
"Place sur un rocher, au haut d'une montagne, la jeune fille pompeusement parée pour un funèbre hymen. N'espère point un gendre issu d'un sang mortel, mais un monstre affreux, cruel et implacable, qui, porté sur des ailes à travers l'espace, sème le trouble en tous lieux, promène partout le fer et la flamme, qui fait trembler Jupiter lui-même, qui est l'effroi des dieux, et devant qui le fleuve ténébreux du Styx recule d'épouvante."
APULEE, les Métamorphoses, trad. P. Valette

Le Pauvre roi fut effaré d'une tel oracle mais il se résigna à l'exécuter. Avec sa femme, il habilla sa fille de ses habits de noces, la mena jusqu'au rocher fatal et s'en alla sans même oser se retourner. Psyché qui connaissait l'oracle, attendit, immobile, la venue de l'horrible monstre. Mais personne ne vint. Elle sentit seulement un vent léger la soulever dans les airs le long de la paroi rocheuse et la déposer dans un vallon ombragé où un palais merveilleux l'attendait.
Psyché regarde, admire, s'étonne. Quel être divin habite donc un tel palais ? Ses salles sont désertes et Psyché s'interroge quand une voix invisible murmure à son oreille : "Ce palais est le tien. Ta chambre t'y attend. Tous tes vœux seront exaucés. Ordonne et je serais ta servante invisible." De fait, à mesure que Psyché parcourt le palais, les portes s'ouvrent devant elle, une douce musique résonne dans les salles. Elle aperçoit sa chambre. C'est là, sans doute, que va venir l'horrible monstre auquel elle est promise. Et Psyché frissonne de peur et d'angoisse, au milieu des splendeurs et des richesses qui l'entourent.
Le soir vint. Psyché sentit alors près d'elle et sur son corps la présence et le poids d'un être entièrement invisible. Elle devint sa femme et son mari inconnu lui dit : "Chaque soir je viendrai et chaque aube je repartirai. Ne cherche jamais à savoir qui je suis et ne cherche jamais à me voir. Ne cherche pas non plus à revoir tes parents ni tes soeurs sinon la ruine et le malheur nous sépareraient à jamais. "
Psyché vécut ainsi un certain temps. Chaque soir son époux la pressait dans ses bras et repartait avant que le jour ne se lève. Psyché, seule tout au long de la journée, se languissait dans la demeure féérique. Et une nuit, elle fit promettre à son époux de l'autoriser à revoir ses soeurs.
Quand les soeurs de Psyché, qui étaient venues se lamenter près du rocher où on la croyait morte, virent dans quel lieu elle vivait, elle en conçurent une terrible jalousie. Elles devinèrent surtout par des questions adroites, que Psyché leur cachait un mystère et qu'elle n'avait jamais vu son mari. En apprenant qu'elle était enceinte de lui, elle lui dirent !:"Psyché, nous t'aimons trop pour ne pas te parler sincèrement. Le secret de la nuit doit cacher quelques graves mystères. Tu dois savoir qui est le père de ton enfant. Ne serait-ce pas le monstre affreux auquel t'avait promise l'oracle ? Dans ce cas, tu ne peux le laisser vivre une nuit de plus. Quant il viendra ce soir, cache une lampe et tâche de savoir qui il est. Et dès que tu le verras endormi, tue-le aussitôt."
Psyché, impressionnée par les paroles de ses sœurs, suivit exactement leur conseil. Elle dissimula une lampe sous le lit et quand l'époux se fut endormi à ses côtés, elle prit la lampe et la leva. Mais au lieu du monstre affreux qu'elle s'attendait à voir, elle demeura muette de stupeur et de joie, car ce qu'elle voyait, c'était une créature de rêve qu'elle ne se lassait pas de contempler :

"Elle admire cette tête éblouissante, cette opulente chevelure ruisselante d'ambroisie, ce cou d'une blancheur de lait, ces joues d'un vif incarnat, ces boucles de cheveux qui, dans un gracieux négligé, retombaient les unes sur le front, les autres en arrière. Leur éclat était si flamboyant qu'il faisait vaciller la lumière même de la lampe. Aux épaules du dieu volage brillent des ailes couleur de rose et, bien que ces ailes soient en repos; les plumes légères et délicates qui les bordent s'agitent avec un voluptueux frémissement. Le reste du corps est lisse et de toute beauté, tel enfin que Vénus n'avait point à regretter de l'avoir mis au monde.
Au pied du lit gisaient un arc, un carquois et des flèches, armes propices du dieu puissant."
APULEE Les métamorphoses, trad. P. Vallette

Psyché regarde sans pouvoir s'en rassasier, l'époux merveilleux qui n'est autre qu'Amour. Elle en oublie le temps et la lampe qui brûle et voici qu'une goutte d'huile tombe sur le dieu et le réveille. Et le dieu trahi, dévoilé, s'envole aussitôt vers le ciel. De ce jour commencèrent les errances de Psyché à la recherche de l'Amour perdu.
Amour - ou Cupidon - était fils de Vénus. Sa mère, jalouse de la beauté de Psyché, avait chargé son fils de la percer de ses flèches terribles et de lui faire aimer l'homme le plus laid du monde. Amour avait donc voler vers Psyché pour la frapper de ses traits, lorsqu'elle était exposée sur le rocher, mais à sa vue il en devint lui-même amoureux ! Il ne pouvait se détacher de cette créatures si parfaite qu'elle égalait et dépassait jusqu'aux déesses. Et voici qu'à présent, la curiosité de son amante le séparait d'elle à jamais !
Le vengeance de Vénus va poursuivre Psyché. Elle part à sa recherche et Psyché, après avoir en vain demandé la protection de Cérès (Déméter) et de Junon (Héra), en est réduite à venir la supplier. Elle se présente aux portes de son palais et Vénus en fait son esclave, une esclave qu'elle va condamner aux plus difficiles et aux plus dangereuses besognes. Ainsi en est-il de l'âme engluée dans les passions matérielles et terrestres, de l'âme en proie à la curiosité qui a violé les interdits des dieux...
Vénus ordonna d'abord à Psyché de trier un immense plat de grains de toute sorte qu'il fallait séparer selon leur nature...Travail impossible que jamais Psyché n'eût pu mener à bien si des fourmis n'étaient venus à son aide. En un instant, les grains furent séparés en tas distincts.
Après quoi, Vénus lui ordonna de rapporter les toisons d'or de brebis paissant près du palais. Alors les roseaux vinrent en aide à Psyché et la conseillèrent pour obtenir sans danger les flocons d'or des précieuses toisons. Furieuse de voir qu'elle avait de nouveau réussi cette épreuve, Vénus lui imposa d'aller puiser de l'eau dans le Styx, le fleuve infernal. Les sources de ce fleuve se trouvaient près d'un rocher inaccessible, gardé par des dragons féroces. Psyché allait renoncer à cette tâche impossible pour elle quand l'aigle de Zeus l'aperçut et la prit en pitié. Il alla lui-même puiser de l'eau qu'il remit à Psyché.
Vénus comprit que Psyché bénéficiait de complicités divines et décida de la soumettre alors à la plus terrible et la plus dangereuse des épreuves : descendre dans les Enfers et rapporter une boîte d'onguent magique qui lui fournirait Proserpine (Perséphone). Cette fois, Psyché s'abandonna au désespoir. Jamais elle ne pourrait aller jusqu'aux Enfers et jamais, en tout cas, en revenir vivante ! Trop d'obstacles, trop de monstres se dressaient sur la troute menant au royaume des morts. Aussi, avisant une tour, y monta-t-elle avec l'intention de se jeter dans le vide et d'en finir avec cette vie d'épreuves. Mais la tour la prit en pitié elle aussi et lui expliqua - car cette tour parlait -le moyen de pénétrer dans les Enfers et de venir à bout des monstres.
Psyché put franchir ainsi les multiples obstacles de sa route, se faire remettre par Proserpine l'onguent réclamé par Vénus et revenir au jour. Mais là encore, elle ne peut résister à la curiosité. Qu'y avait-il donc dans cette boîte ? Elle l'ouvrit et un sommeil mortel tomba sur elle. Victime une fois de plus de sa curiosité, Psyché s'affala sur le sol, inanimée.
Elle serait sans aucun doute descendue à jamais dans le sombre royaume des Enfers si Amour n'était parti à sa recherche. Il la voit étendue sur le sol, il comprend le drame et court rattraper le sommeil qu'il enferme dans la boîte maudite. Aussitôt, Psyché revient à elle et reconnaît Amour. Et celui-ci, ivre de joie, court trouver Zeus et lui arrache la promesse de le laisser épouser Psyché.


Le sort de l'âme n'est-il pas celui de l'homme? Celui-ci ne quête-t-il pas cette part divine qu'il sait enclose dans sa chair dont sa curiosité première l'a privé, en lui faisant violer l'interdit formulé par Dieu ? Ainsi les mythes décrivent-ils l'aventure de l'homme : façonné par un dieu mais rivé par sa faute à cette terre lourde et grossière, nanti d'une âme immortelle prisonnière d'un corps mortel, il lui faudra, pour retrouver la condition paradisiaque primitive, surmonter les épreuves dressées sur sa route, dont chacune le purifiera de ses éléments matériels : vaincre les dragons, savoir dominer ses passions et ne pas écouter les Sirènes, respecter les interdits, les secrets et ne pas cueillir le fruit défendu ou enlever les troupeaux du Soleil.
Ainsi seulement, en sachant se vaincre lui-même, l'homme pourra espérer vaincre également la mort et accéder à l'immortalité. Dragons, sirènes, monstres, chemins semés d'embûches des Enfers, regard pétrifiant de Méduse, roches errantes, eaux d'immortalité, toison d'or, n'êtes-vous pas au fond les alliés - et non les ennemis - de l'homme puisque sans vous il ne pourrait acquérir les vertus suprêmes lui permettant de retrouver le ciel et le bonheur perdus ?

Jacques Lacarrière

mercredi 4 mai 2011

Une histoire

Patrick Burensteinas
"Le disciple" Recueil de trois contes alchimiques

Il était une fois une princesse d'une beauté sans égale. Aussi bien dans son corps que dans sa mise, tout était parfait, sauf peut-être de curieuses pantoufles qu'elle portait à ses pieds mignons. Ces pantoufles étaient un cadeau de son époux.

Le roi était un malin et aimait collectionner les beaux objets, il possédait un des plus beau zoo du monde. Ses cages étaient si belles que les animaux croyaient être heureux. Pour garder sa jeune épouse, il avait imaginé une cage plus belle encore. Avec l'aide d'un démon, il confectionna des pantoufles magiques. Ces pantoufles avaient comme curieuse vertu de faire oublier à la princesse ce qu'elle avait vécu la veille. Et tous les matins en les chaussant, elle oubliait tous ses tracas, mais aussi tous ses rêves.
Et la vie s'écoulait semblable à chaque jour et quoi qu'il ait bien pu se passer, comme la princesse l'oubliait, cela n'avait aucune importance. Le roi était content, la princesse s'occupait avec diligence de ses enfants, et lui, il pouvait aller chasser, ou rencontrer une de ses nombreuses maîtresses, la princesse oubliait...

Un jour pourtant au cours d'un bal, la princesse rencontra un curieux personnage, c'était Croque-Lune le sorcier. Ah ! celui-là ! il avait tout fait, traité avec les plus noirs démons pour assouvir ses désirs les plus sombres. Il était là, entouré de sa cour, et satisfait de lui, tout vaniteux qu'il était. Alors il la vit, et le temps s'arrêta.

Elle était là, toute de blanc vêtue, irradiant une lumière irréelle. Son regard d'eau pure était planté dans le sien. Le cœur de Croque-Lune cessa de battre. Ce coeur de pierre insensible s'ouvrit comme une fleur insoupçonnée, et l'Amour l'envahit. C'était une sensation étrange et pourtant délicieuse. Une douce chaleur irradiait tout son être, lui qui avait toujours si froid. Un autre être que lui comptait. En un instant, toutes ses noires pensées s'envolèrent, remplacées par de blancs papillons. Mais que faire ? Le roi était là. Alors il se résigna à remettre à plus tard sa rencontre avec elle.
La vie s'écoulait chaque jour semblable à chaque jour, et quoi qu'il ait bien pu se passer, comme la princesse l'oubliait, cela n'avait aucune importance.
Le sorcier était rêveur, ses formules ne marchaient plus, les grimoires n'avaient plus l'intérêt d'antan. En un mot, il était amoureux. Lui, amoureux ? Quelle horreur !...Et pourtant rien n'y faisait, il ne cessait de penser à le princesse.

Un jour béni, un messager porta un message au sorcier. La princesse voulait le voir, pour le consulter, disait-elle, sur les augures. Le sorcier vit là un signe du destin, et sans manger, sans boire et sans dormir, il attendit sa princesse.

Elle vint.

Et quant il la vit, elle était encore plus belle que dans ses souvenirs. Bouche bée, il la contempla. Lui qui avait parcouru tant de mondes n'avait pourtant jamais rien vu de si beau, de si émouvant. Et l'impensable se produisit. La princesse, dans un souffle, s'approcha de lui. Elles lui prit la main. Le temps avait disparu, l'univers cessa de tourner. plus rien n'existait au monde que ces deux êtres qui n'en faisaient plus qu'un. Un baiser de braise irradia leurs deux corps. L'évidence était là, ils étaient faits l'un pour l'autre.

Le temps reprit son cours...Les amants se séparèrent en échangeant mille promesses...

Le sorcier, plus joyeux qu'il ne le fut jamais, se leva ce matin-là. Pour la première fois de sa longue longue vie, il était heureux. Il n'avait pas l'air heureux, non, non, il était heureux. Il pensait sans arrêt à sa merveilleuse princesse. Il descendit dans son antre pour y faire le ménage. Toutes ces choses noires n'avaient plus de sens, il chassa les démons, jeta tous ses poisons. Grigris, charmes et sortilèges finirent au dépotoir. Il mit des fleurs, ouvrit les fenêtres, et la lumière pénétra pour la première fois dans des lieux jadis sombres.
Et c'est l'esprit joyeux qu'il partit au palais, le roi étant absent, pour aller voir sa princesse.

Il se présenta à la porte et frappa.

Frappa, frappa, frappa...

Pas de réponse. Il insista, et craignant pour la princesse, entra dans le palais. Un garde se précipita.
-Quel est l'objet de ta visite sorcier ?
-Je viens voir la princesse.
-La princesse ne connaît aucun sorcier.
-Va donc lui dire que Croque-Lune la demande.
-Ne bouge pas de là, je reviens.
Le sorcier amusé par ce léger contretemps imaginait déjà la déconvenue dur garde en riant sous cape.
Le garde revint.
-J'avais raison, sorcier, la princesse ne te connaît pas, elle s'occupe de ses enfants et ne veut pas être dérangés. Va-t-en sorcier.

Le monde s'écroulait. Abasourdi par le choc, il quitta le château en titubant. Et c'est le regard voilé par les larmes qu'il regagna son antre.

Et la vie s'écoulait chaque jour semblable à chaque jour et quoi qu'il ait bien pu se passer, comme la princesse l'oubliait, cela n'avait aucune importance.

Croque-Lune n'avait plus goût à rien. Il ne mangeait plus, ne dormait plus. La souffrance était si grande qu'il appelait la mort de tous ses vœux. Même elle refusait de venir. Une fois encore, il était seul, si seul. Il y avait cru pourtant à sa jolie princesse. Lui qui avait vu tant de choses, parcouru tant de mondes, ne se souvenait que d'elle. Plus rien n'avait d'importance, elle occupait toutes ses pensées. Elle était dans chacun de ses souffles, chaque battements de son cœur. Quant il essayait de l'oublier, en ses promenant dans la forêt, elle était dans chaque fleur, dans le moindre brin d'herbe. Et même quant il voulut s'aveugler en regardant le soleil, il vit son visage, son tendre visage rayonnant de lumière.

Alors qu'il était sur le bord d'une rivière, assis sur une grosse pierre, il entendit un bruit dans l'onde. L'eau en coulant murmurait :
Les pantoufles...les pantoufles...
"Quoi, les pantoufles ?" pensa le magicien.
Et il se souvint d'un détail. La princesse portait toujours de curieuses pantoufles. Il aurait dû les remarquer plus tôt, elles étaient si vieilles et toutes rapiécées. Pourquoi une si jolie princesse portait-elle de si vilaines pantoufles ? Pris d'un doute, il se précipita dans son laboratoire. Cela faisait si longtemps qu'il n'y était pas venu que tout était couvert de poussières. Il fouilla, chercha et trouva le grimoire.
"Pantoufle, pantoufle, ah ! voilà ! Je le savais, dit-il, elle porte les pantoufles de l'oubli."
Voilà qui expliquait tout. Mais comment lui faire quitter ces pantoufles ? Elle y était tellement habituée. Et que lui mettre d'autre aux pieds ? Une princesse ne pouvait aller pieds nus.

Croque-Lune décida de faire les plus belles bottines que la terre ait jamais portées. Pour le cuir, il prit un morceau de son cœur qu'il tanna longuement. Sa belle sautait alors que son cœur était à ses pieds, et que dans toutes circonstances elle pourrait s'appuyer sur lui. Il en tapissa l'intérieur de ses rêves les plus fins pour qu'ils soient au contact de son corps. Pour les lacets, il utilisa ses nerfs pour qu'ils puissent vibrer à chaque pression de ses doigts. Ses bottines sous le bras, il prit le chemin du château.
-Bonjour, dit-il au garde, j'ai un cadeau pour la princesse.
Le garde prévint la princesse qui, intriguée, fit venir le magicien.
-Mes hommages princesse, j'ai remarquée que vos pantoufles étaient bien usées, me permettriez-vous de vous offrir ces bottines ?
-Changer mes pantoufles ! s'exclama-t-elle. Vous n'y pensez pas ! Je suis si bien dedans, elles sont si chaudes, si confortables et j'y suis tellement habituée.
-Essayez mes bottines, dit le magicien, vous reprendrez vos pantoufles après.
Le princesse était curieuse. Elle décida donc de tenter l'expérience.
Elle retira ses pantoufles et chaussa les bottines.

Un voile sembla se lever de ses yeux. Elle reconnut le magicien, et en un même élan, ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Les larmes coulèrent. Mais c'étaient des larmes de joie. Le magicien avait oublié toutes ses peines, toutes ses souffrances. Elle était là, dans ses bras et il était le plus heureux des hommes.
Main dans la main, ils partirent, explorant le monde et faisant mille projets. Par la souffrance le sorcier était devenu magicien, et par l'amour, le magicien était devenu un homme.

En haut de la plus grande montagne, ils entonnèrent un chant. C'était le plus beau chant que le monde ait jamais entendu. Leurs voix mêlées ne faisaient plus qu'une. Ce chant était les rivières, les montagnes. Il était la tendresse d'une mère, la caresse du vent sur les blés. Il était le parfum du gâteau dans le four. Il était les retrouvailles des êtres séparés. Il était la naissance d'un monde. Il était l'Amour.
Et c'est en paix qu'ils quittèrent ce lieu désormais magique.

Mais le roi veillait.
A la vue des pantoufles, il entra dans une colère noire. "Comment a-t-elle pu me faire ça, à moi ! Ne l'ai-je pas toujours bien traitée ? Ne lui ai-je pas toujours évité tous les tracas ? Ah ! Ca ne se passera pas comme ça. Aucune pièce ne quitte ma collection. "

La princesse quitta Croque-Lune avec mille baisers. Ils promirent de se retrouver très vite.
De retour au château, le roi attendait la princesse.
-Bonjour ! lui dit-il, tout miel. Tu as de bien belles bottines, et elles semblent bien neuves. Ne te font-elles pas mal aux pieds ?
La princesse réfléchit et répondit :
-Si, un peu, mais avec de la patience je les ferai bien à mon pied.
De la patience, pensa le roi, j'en ai plus que toi.
Et il lui souhaita bonne nuit.

Le matin en se réveillant, la princesse chaussa ses bottines et partit rejoindre le magicien. En chemin, elle croisa le roi qui lui dit :
-Bonjour, princesse ! Comme te voilà partie de bon matin, si guillerette, avec tes bottines neuves. Elles ne te font pas trop mal aux pieds ?
-Si, un peu, avoua-t-elle, mais avec un peu de patience, je les ferai bien à mon pied.

De la patience, pensa le roi, j'en ai plus que toi.
Et il lui souhaita bonjour.

Croque-Lune retrouva sa princesse. Il remarqua tout de suite qu'elle semblait boiter.
-Qu'as-tu ? mais tu boîtes !
-Oui, dit-elle, tes bottines me font un peu mal.
-Oh ! Ce doit être le cuir qui est un peu raide. Il faut dire que le cœur dont il provient était un peu dur. Mais avec un peu de patience, il ne demandera qu'à s'attendrir.
Le magicien sortit un onguent de sa poche et avec tout l'amour dont il était capable, il massa les pieds blessés. Et ils partirent heureux.

Pourtant Croque-Lune était un peu inquiet. Et si la princesse se blessait ? Et si elle jetait ses bottines ? C'est pourquoi il l'entoura de mille attentions. Il surveillait chaque pas, chaque geste, guettant le moindre signe, la moindre irritation. Rien n'importait plus que les pas de sa belle. Il en oubliait même de regarder son propre chemin. C'est avec crainte que chaque soir, il la voyait partir, et avec soulagement que chaque matin, il la voyait revenir les bottines à ses pieds.

Et un matin, elle ne vint pas.
Croque-Lune attendit longuement. Attendit...Attendit...Rempli d'angoisse, il décida de se rendre au château. Là, à bout de souffle, il frappa à la porte.
-Qui va là ? dit le garde.
-C'est Croque-Lune, le magicien. Va dire à la princesse que je l'attends.
Le garde partit, et revint.
-Désolé, sorcier, la princesse ne te connaît pas, elle s'occupe de ses enfants et ne veut pas être dérangée. Va-t-en sorcier. Ah ! Le roi m'a remis ce paquet pour toi.
Et il tendit à Croque-Lune un sac dans lequel étaient les bottines.
La porte se referma.

Elle avait remis les pantoufles.
Elle n'avait pas eu la patience de faire les bottines à ses pieds.
C'est vrai que les pantoufles étaient plus confortables, plus chaudes, et qu'elle oubliait tous ses tracas, mais elle oubliait aussi tous ses rêves.

Et la vie s'écoulait chaque jour semblable à chaque jour et quoi qu'il ait bien pu se passer, comme la princesse l'oubliait, cela n'avait aucune importance.

Croque-Lune redevint le sorcier qu'il avait cessé d'être. Il reprit ses grigris, ses sorts et ses grimoires, rouvrit son laboratoire. Le jour, il donnait ses potions, ses conseils et ses philtres. Mais la nuit alors que tout le monde dormait, il se rendait dans une pièce secrète. Là, seul avec lui-même, il contemplait tendrement les bottines en pensant que jamais sa belle ne les porterait. Et il pleurait, pleurait, pleurait....


J'espère que ça vous a plu.
Bisous à toutes

lundi 2 mai 2011

Vraie pause !

Je m'éloigne pour 15 jours. Ce sera mieux que...un coup être là et un coup pas là ! En tout cas pour moi que ça énerve un peu trop. Voilà ce que j'aurais fait ce mois-ci sur ces deux ouvrages.

Pas beaucoup avancé !
Objectif réussi et on va passer à un objectif par quinzaine. C'est trop passionnant.

Et d'ici 15 jours, les copinautes concernées par l'anniversaire de mon blog, auront eu leur cadeau, j'aurais avancé du travail administratif pour ma mère et des trucs à la maison. Et puis, il y a le jardin et il y a les travaux !

On en est là !


Cela a drôlement avancé mais c'est terrible tout ce qu'il reste à faire. De la peinture "tas de lac" au dessus du carrelage, poser l'évier, finir de monter les autres meubles, et puis trouver un carrelage pour le plan de travail, etc...

Alors je vous laisse, mais c'est pour... je l'espère, revenir moins stressée. Deux très bonnes semaines à vous toutes et de gros bisous.