vendredi 23 décembre 2011

Sapin de Noël

Chez les peuples du Nord
L'arbre sacré se retrouve dans la plupart des religions indo-européennes. Le mythe commun est que le feu du soleil ou des dieux est volé et donné aux hommes par le biais d'un serpent-éclair. Celui-ci mit feu à l'arbre de la connaissance donnant ainsi la conscience aux hommes. Ils perdent alors leur contact privilégié avec la Nature. Il en est de même pour l'arbre de la connaissance d'Adam et Eve à qui fut proposé le fruit défendu représenté par la pomme, après la tentation du serpent. Dans ces civilisations, des offrandes sont faites sur un arbre qu'on brûle, redonnant symboliquement le feu aux dieux. Le Buisson ardent dans la tradition biblique est aussi la manifestation de Jahvé (Dieu) qui prend la forme du feu.

La Nativité dans Les Très Riches Heures du duc de Berry, f.44v, musée Condé, Chantilly, ms.65 (vers 1410-1416)

Chez les peuples baltes et en Sibérie orientale, après une bonne chasse, les meilleurs morceaux sont accrochés en offrande sur un arbre que l'on brûle. Alors que dans certaines des premières tribus germaniques célébrant la tradition de Jul, l'on sacrifiait des animaux et des esclaves mâles en les accrochant aux branches des arbres.
Plus tard, dans le Nord de l'Europe, la bûche de Jül était brûlée et les cendres conservées pour protéger la maison de la foudre et pour bénéficier de son pouvoir magique de fécondité. En Scandinavie, les rois vikings sacrifiaient neuf mâles de chaque espèce dans des endroits sacrés, alors que les plus pauvres suspendaient des pommes, des pâtisseries et autres petites offrandes dans les branches. Il est probable que le sapin de Noël soit une continuation de cette tradition, faisant le parallèle entre Adam et Jésus qualifié de nouvel Adam, et de rédempteur, venu effacer le péché originel dû au premier homme. La croix, nouvel arbre de vie, vient supplanter l'arbre d'Adam.


L'Église chrétienne était réticente à la tradition du sapin de Noël, car elle l'associait au paganisme, mais elle renouvela sa symbolique en faisant, d'abord dans les pays germaniques, l'arbre de la naissance du rédempteur. Quand saint Boniface convertit les populations germaniques, le culte de l'arbre fut christianisé et fut admis peu à peu par l'Église au Moyen Âge et surtout rencontra un grand succès au XVIIIe siècle. Elle considéra aussi que les arbres à feuilles persistantes représentaient le renouveau de la vie. Cependant, les légendes médiévales se concentrent plutôt sur une miraculeuse « floraison » des arbres à Noël.

En Orient
En remontant encore le temps, on s'aperçoit que la décoration du sapin vient de l'adoration du dieu païen du Moyen-Orient Attis, plus connu sous le nom de Baal, l'époux d'Astarté. L'arbre serait né du sang d'Attis, lorsque ce dernier s'émascula. Cette tradition a rapport à l’ancien esprit de l’arbre. Le sapin est coupé et décoré avec de l'argent, de l’or et un emblème de la mort et de la renaissance d'Attis, avec une étoile à six pointes de son sacrifice à son sommet.
Les Grecs adoraient le dieu Adonis, qui était semblable à Attis. Attis était symbolisé par un sapin que l'on adorait et qui était sacré pour lui. La raison pour laquelle le sapin était considéré comme sacré vient du fait qu'il était vert en hiver quand les autres arbres avaient perdu leurs feuilles. Les emblèmes d'Attis, attachés au sapin, ont été associés aux symboles du soleil que l'on accrochait à son sommet et, ensuite, aux anges. Les décorations de l'arbre de Noël sont facilement identifiées comme le soleil, la lune et les étoiles, représentés par des boules et des guirlandes. Toutefois, il semblerait que les premiers ancêtres du sapin de Noël étaient en fait des chênes, parce que cet arbre est un bon conducteur de la foudre. Toutefois, le sapin le remplacera, car il est plus abondant.
À la fête du solstice d'hiver, les Grecs décoraient déjà ces chênes. Dans les villes romaines, des poteaux étaient couverts de branches pour l'occasion Sur des mosaïques romaines en Tunisie, on peut voir le dieu grec Dionysos portant un conifère. Chez les druides celtiques, on décorait aussi les arbres avec des pommes rouges-dorées symbolisant le feu sacré, la vie et la fécondité.

Le grand sapin de Noël, Place Kléber à Strasbourg en 2010 avec le village de Noël à ses pieds.

Christianisation d'une fête païenne
La tradition du sapin de Noël est issue de la fusion d'idées chrétiennes avec des traditions païennes plus anciennes.
La coutume trouve ses origines en Allemagne. D'après la légende, saint Boniface de Mayence essaya d'introduire l'idée de la Trinité chez les tribus païennes en se servant de conifères et de leur apparence triangulaire.
La tradition consistant à accrocher des décorations (représentant des fruits ou des offrandes) sur les arbres est très ancienne, mais celle d'y accrocher des bougies est attribuée à Martin Luther. Les premiers sapins de Noël, dit moderne, sont rapportés en 1510 à Riga et en 1521 dans la région de Mulhouse en Alsace France et Bâle en Suisse puis en 1546 à Sélestat en Alsace avec des mentions dans un livre rapportant un gardiennage d'une forêt de sapin pour les protéger de l'arrachage par les villageois. Auparavant, les Mystères de Noël, joués sur les parvis des églises pour raconter la naissance de Jésus, étaient fréquemment accompagnés d'un arbre décoré, symbole de la vie qui renaît et de l'effacement du péché originel par la Nativité.

Le sapin de Noël moderne
L'Allemagne, l'Autriche, la Lorraine et l'Alsace pratiquent assidûment cette tradition dès le XVIe siècle. Dans le dernier quart du XVIIe siècle, la princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV avait vainement tenté d'introduire cet usage à la cour de Versailles.

Fresque de Cappadoce, XIIe siècle.

En 1738, Marie Leszczyńska l'épouse de Louis XV introduisit un sapin décoré au château de Versailles sans trop de succès mais, un siècle plus tard, en 1837, un sapin de Noël est installé aux Tuileries à Paris à l'instigation de la princesse royale Hélène.
Londres succombe en 1841 à cette tradition après l'érection d'un sapin de Noël au château de Windsor par le prince Albert.
Les États-Unis attendent 1850 avant de céder à cette tradition. La Russie orthodoxe, grâce à ses princesses allemandes, connaît cette tradition dès le XVIIIe siècle et elle se généralise dans les familles bourgeoises au XIXe siècle.

Arbre à prières en Cappadoce (Turquie)

Cette tradition mettra plus de temps à pénétrer en France : Il faut attendre la guerre franco-prussienne de 1870 pour que les immigrés de l'Est de la France généralisent cette tradition germanique à l'ensemble du pays, mais cette généralisation, à laquelle chaque région apporte sa petite touche dans la décoration (ainsi, par exemple, les petits personnages en coton et les cheveux d'anges viennent de Lyon) ne sera effective que dans les années 1930-1940.
L'introduction au Québec a été plus précoce qu'en France. Cette tradition fut introduite dès 1781 par les mercenaires allemands et en particulier le major général von Riedesel, des troupes de Brunswick, et son épouse. Il planta, à Sorel, le premier sapin de Noël nord-américain. Cette coutume se répandit au cours de l'époque victorienne, se limitant toutefois à la classe bourgeoise. À partir de 1920, cette pratique commença à se généraliser dans les grands centres urbains.
En milieu rural cependant, le sapin décoré ne devint une réalité familière qu'au cours des années 1930. Du petit sapin de table on passa, vers la fin du XIXe siècle, aux premiers sapins de grande dimension. Cette nouvelle mode serait attribuable à l'arrivée des premiers supports en métal sur le marché. Dans les milieux populaires, on remplaçait ces supports trop coûteux par deux planchettes de bois croisées et clouées ou on plantait le sapin dans un seau rempli de terre.


Première mention écrite du « sapin de Noël » à Mulhouse en 1521. Arbre de vie, symbiose de nombreux rites païens, la tradition du sapin de Noël plonge ses racines dans la nuit des temps. Orné à l’origine d’hosties et de pommes rouges, symboles des fruits de la rédemption (l'hostie) et de la tentation (la pomme d'Adam), on en trouve la première mention pour l'Alsace, à Mulhouse, puis à Selestat dans un document datant de 1546 et conservé à la Bibliothèque Humaniste de cette ville. Il est question dans un livre de comptes d’une dépense de 4 shillings pour payer des gardes forestiers chargés de surveiller les arbres dans les forêts municipales... et d’une amende infligée à quiconque coupera les-dits sapins de Noël.

Bisous à tous

5 commentaires:

  1. Joyeux noël aussi...très bonne soirée entouré de tous les gens que u aimes...bises

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  2. Bonjour Claudine, merci pour ta gentille visite sur mon blog, je te souhaite une bonne semaine et une très belle fête de fin d'année, bisous.

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  3. J'espère que tu as passé un beau réveillon de Noel Bizz

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  4. J'espère que ton Noël s'est bien déroulé, au pied du sapin dont tu parles si bien...
    Bonnes fêtes de fin d'année et bon début 2012 !!
    Gros bisous

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  5. noel sans sapin c'est pas noel ! c'est joli dans une maison et cela fait plus fête ! bisous

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